La fille du train de Paula Hawkins

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-Hawkins-fille train sonatineParution : en mai 2015 aux éditions Sonatine et en poche chez Pocket en septembre 2016.

Traduction de l’anglais de Corinne Daniellot

Le style, le genre : thriller psychologique qui appartient au Royaume Uni au genre «domestic noir». Le point de vue de trois personnages féminins, à différents moments de l’histoire, rythme le roman.fille du train pocket

L’auteur : Paula est anglaise mais elle naît en 1972 au Zimbabwe, son père y était professeur d’économie et journaliste financier. Elle revient à Londres pour entamer des études d’économie, de philosophie et de politique à Oxford. Avant d’écrire La fille du train elle fait des piges dans des journaux mais elle gagne sa vie en publiant des romans sentimentaux sous le pseudonyme de Amy Silver. Le succès de son thriller (18 millions d’exemplaires vendus) la surprend : « je continue de trouver étrange que ça ait aussi bien marché (moi aussi 🙂 ), surtout aux États-Unis. Dans ma tête, c’était un livre un peu déprimant sur une alcoolique anglaise esseulée. »

Les lieux : Londres et sa banlieue.

L’histoire : Rachel, une jeune femme de 32 ans, fait chaque jour le trajet aller-retour de sa petite ville de banlieue jusqu’à la gare de Euston à Londres. A vrai dire elle fait semblant d’aller travailler pour ne pas avoir à dire à son amie Cathy, qui l’héberge en colocation, qu’elle a été virée pour alcoolisme au travail. Car Rachel est alcoolique, ce qui a entraîné son divorce d’avec Tom qui vit dans la même ville qu’elle et qui, lui, s’est remarié avec Anna. Que faire dans un train à part regarder le paysage ? Son train s’arrête chaque jour à un feu qui lui permet de voir ce qui se passe dans une maison située à quelques mètres de son ancien domicile. Puis un jour elle surprend une scène qui l’intrigue et quelques jours après un des personnages qu’elle observe disparaît, que s’est-il passé ?

Mon avis : je ne comprends pas le succès phénoménal de ce livre, est-il dû à cet engouement pour les romans « domestiques » qui ciblent le quotidien d’un public le plus large possible constitué essentiellement de femmes ? Après le succès du porno soft pour femmes (les nuances de Grey), le polar pour femmes appelé en Angleterre le « domestic noir » (Gone Girl), le roman sentimental pour femmes modernes (voir l’article du Monde diplomatique), les problèmes de couples, le temps viendra peut-être où un supermarché, une école ou un salon de coiffure seront les nouveaux théâtres de ces romans formatés par des commerciaux efficaces. Vous le comprendrez ça m’énerve car la ficelle est trop grosse…

Même si la trame de ce thriller est très conventionnelle, avec des situations qui ne surprendront absolument pas le lecteur, tout n’est pas à jeter dans ce livre si jamais vous le lisiez quand même. Le seul intérêt que j’y ai trouvé c’est de suivre le personnage de Rachel qui montre de façon assez convaincante la dépendance alcoolique avec tous les effets qu’elle induit : souffrance psychologique, relégation sociale, perte de crédibilité, rupture familiale, laisser-aller physique.

Pour résumer : à lire si vraiment vous n’avez rien d’autre à vous mettre sous les yeux ou si vous êtes concernés de près ou de loin par l’alcoolisme. Car pour le dénouement vous vous direz sans doute comme moi : « ah oui… c’est tout ? »

paula hawkins

3 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. hermet sylvie dit :

    Tout à fait d’accord avec Annie : on s’ennuie ferme surtout que très vite on comprend qui manipule qui!! Alors…à lire sur la plage quand le soleil cogne et que notre cerveau fait la sieste…..

    1. anniemots dit :

      tu as bien résumé l’affaire !!!

  2. Marcorèle dit :

    L’adaptation cinéma ne vaut pas mieux. Et là, il n’y a même pas l’excuse de la plage…
    https://cineluctable.com/2016/11/14/la-fille-du-train-de-tate-taylor-2016/

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