Parution : en 2019 chez Sabine Wespieser Éditeur, et en avril 2021 chez Points collection Grands romans. Traduit de l’anglais de Nouvelle Zélande par Dominique Goy-Blanquet.
Broché : 360 pages , 23 € Poche : 352 pages, 7.80€
Le style, le genre : saga romanesque.
L’auteur : Fiona Kidman est née en 1940 et vit à Wellington. Elle a grandi dans l’île du nord de la Nouvelle-Zélande et a commencé une carrière de bibliothécaire à Rotorua, à la fin de ses études. Puis elle a été journaliste, productrice pour la radio, auteur de scénarios pour le cinéma et la télévision. Elle se consacre désormais à l’écriture, tout en étant très impliquée dans la vie littéraire de son pays. Elle participe à de nombreuses organisations : elle est notamment présidente de la New Zealand Poetry Society et du New Zealand Book Council, mais également juge pour plusieurs prix littéraires, en particulier le Commonwealth Fiction Prize. Elle compte dans son pays comme un auteur de premier plan : Fiona Kidman a été faite Dame Commander of the New Zealand Order of Merit en 1998 et est Officer of the Order of the British Empire. Elle s’est également vu décerner, en 2009, le titre d’officier de l’ordre des Arts et des Lettres, ainsi que la Légion d’honneur de la part de l’ambassadeur de France en Nouvelle-Zélande.
Romancière, nouvelliste et poète, elle a publié plus de vingt livres, qui ont reçu de nombreux prix – en particulier le New Zealand Post en 1987 pour The Book of Secrets. En 2006, elle est lauréate du prestigieux prix Katherine Mansfield, qui lui permet de partir un an à Menton sur les traces de cette autre auteur néo-zélandaise.
Depuis la parution de son roman Rescapée en 2006, à l’occasion de la manifestation Les Belles Étrangères néo-zélandaises, Sabine Wespieser éditeur a poursuivi la publication de son œuvre en France, avec Gare au feu en 2012 – un recueil de nouvelles –, puis quatre autres romans : Le Livre des secrets en 2014. Fille de l’air en 2017, Comme au cinéma en 2019 et le formidable Albert Black en 2021.
Les lieux : Nouvelle-Zélande
L’histoire : (ne lisez pas en librairie la quatrième de couverture de l’édition brochée, toute l’histoire y est racontée)
Quand Irene Sandle, une jeune bibliothécaire dont le mari aviateur est mort à la guerre, quitte Wellington en 1952 avec sa petite fille, Jessie, pour aller travailler dans les champs de tabac, elle espère un nouveau départ. Mais l’homme prévenant et doux qu’elle rencontre sur la plantation disparaît accidentellement, et le choix de la raison s’impose : sa décision d’épouser en deuxièmes noces le gérant de l’exploitation, l’inquiétant Jock Pawson, pèsera sur toute la descendance d’Irene, bien après sa disparition précoce en 1963.
Fiona Kidman va accompagner sur plus d’un demi-siècle l’histoire des enfants d’Irène, elle suggère, avec sa subtilité coutumière, la complexité de ses personnages, lève le voile des apparences, effleure de lourds secrets de famille, et nous conduit avec maestria dans les arcanes d’une société des antipodes en pleine mutation.
Mon avis : c’est la saga romanesque dans toute sa splendeur : drames, conflits, amours, coups du sort. Quand cela sort de la plume de Fiona c’est réussi ! on ne peut qu’être happé-e par ces luttes de femmes fortes et attachantes que ce soit dans la sphère privée ou dans leurs combats politiques. Les personnages sont complexes, parfois déroutants notamment dans la relation entre les demi-frères et sœurs. La solidarité entre protagonistes fait parfois défaut même si de belles rencontres de femmes éclairent le récit.
La construction est forcément un peu frustrante, entre chaque chapitre (14) il se passe plusieurs années, on aimerait suivre plus longuement les personnages. L’histoire commence en 1952, puis on fait un bond jusqu’en 1963, ainsi de suite jusqu’en 2015. Il lui aurait fallu plusieurs volumes…
Pour résumer : très bonne lecture pour une soirée d’automne, romanesque et dépaysante.