Panorama de Lilia HASSAINE

le

Parution :  en août 2023 dans les éditions Gallimard, collection Blanche. En février 2025 dans les éditions poche de Gallimard, Folio.

Broché :  240 pages –  20 €    Poche : 256 pages – 8.50 €

Le style, le genre : roman d’anticipation, en 2049. Prix littéraire des lycéens et apprentis de la région PACA (2025) ; Prix François Mauriac de l’Académie française (2024) ; Prix du livre Les Visionnaires (2024) ; Prix À livre ou verre (2024) ; Prix Renaudot des Lycéens (2023)

L’auteure : née en 1991, Lilia Hassaine suit des études de lettres puis sort diplômée de l’IFP. Elle travaille comme journaliste  pour Arte, Le Parisien et le Monde avant de rejoindre en 2018 Bangumi la société de production de Yann Barthès. Paru en 2019, son premier roman, L’œil du paon, a été récompensé par le trophée Folio- Elle 2021. Son deuxième, Soleil amer, a reçu le prix des Lycéens Folio 2024.

Les lieux : une ville de France.

L’histoire : C’était il y a tout juste un an. Une famille a disparu, là où personne ne disparaissait jamais.

Hélène, ex-commissaire de police, reprend du service pour retrouver un couple et leur petit garçon, Milo. Elle rencontre les dernières personnes à avoir été en contact avec eux. Depuis que la France a basculé dans l’ère de la Transparence, ces hommes et ces femmes vivent dans un monde harmonieux, libéré du mal, où chacun évolue sous le regard protecteur de ses voisins. Mais alors comment une famille entière a-t-elle pu se volatiliser en plein jour, dans son appartement de verre au sein du quartier le plus huppé de la ville, sans que personne n’ait rien vu ? Mais au cours de son enquête, Hélène va dévoiler une vérité aussi surprenante que terrifiante.

Mon avis : 2025 : un événement traumatique a frappé la population, la Revenge week. Un extrait (début du livre) :

« Tout a commencé quand un célèbre influenceur du nom de Julian Gomes a porté plainte contre son oncle. À son million d’abonnés, il avait raconté comment cet homme l’avait violé quand il était petit et expliqué les répercussions qu’un tel secret avait eues dans sa vie. Malgré le retentissement de l’affaire, les interviews, les articles dans les journaux, la plainte fut classée sans suite : les faits étaient prescrits.

Julian Gomez propose un sondage à sa communauté, doit-il se faire justice lui-même ? La réponse est oui, à 87%. Le lendemain matin, muni d’une caméra frontale, il se rend au 6 boulevard Arago, à Paris, grimpe les six étages qui le séparent de son destin, toque à la porte de son oncle et lui plante un couteau dans la gorge. Julian retourne la caméra vers lui et s’effondre en larmes.

Après son arrestation, des messages de soutien affluent du monde entier pour demander sa libération. Face à l’absence de réaction du gouvernement, des manifestations éclatent un peu partout en France. On brandit les photographies d’accusés, relâchés, les visages des salopards jamais poursuivis. Les témoignages se multiplient : chacun exprime ses griefs personnels à l’encontre de l’autorité judiciaire, sa lenteur, son inefficacité. Le site du ministère de la Justice est piraté et renommé « ministère de l’Injustice ». (…)

Le Hashtag « Revenge week » – semaine de la vengeance – devient viral. Un climat insurrectionnel s’installe en France. Les victimes punissent leur bourreau. Une jeune salariée de Mulhouse défenestre le patron qui l’avait harcelée pendant des années. Un étudiant d’Amiens pousse sur les rails d’un train son voisin, un ancien militaire qui battait son chien. Le patron d’un empire pétrolier, responsable d’une marée noire, est empoisonné par des militants écolos. Les parents maltraitants, les prêtres pédophiles, les flics abusifs, les pourris en liberté sont éliminés les uns après les autres. Ces crimes sont filmés, relayés et likés par des centaines de milliers de personnes. (…)

La « Transparence » est née. Nous rentrons, plus de 20 ans après, dans le vif du sujet : une famille disparait alors que les murs de sa maison sont en verre…

« On m’a chargée de l’enquête, et ce que j’ai découvert au fil des semaines a ébranlé toutes mes certitudes. Il ne s’agissait pas d’un simple fait-divers, mais d’un drame attendu, d’un mal qui irradiait tout un quartier, toute une ville, tout un pays, l’expression soudaine d’une violence qu’on croyait endormie. »

À mi-chemin entre polar et anti-utopie, un thème troublant et assez anxiogène parce que personne ne peut aujourd’hui affirmer qu’une telle évolution soit impossible. Regardons ce qui est en train de se passer aujourd’hui en matière de contestation de la  Justice, toute ressemblance avec des personnes existantes n’est peut-être pas fortuite…

Très curieuse de voir comment l’auteure se sortirait d’un tel sujet j’ai abordé ce roman avec enthousiasme mais j’ai été assez vite déçue, par l’intrigue en elle-même, finalement assez banale, et surtout par la façon dont l’auteure l’introduit. Chaque nouvelle façon de chacun d’interagir avec les autorités ou le reste de la société est alourdie par la référence systématique à ce qui s’est passé avant (c’est-à-dire de nos jours). Cette insistance finit par alourdir la lecture, nul besoin d’insister sur ce que nous connaissons déjà, d’autant qu’elle situe son action dans un futur très proche… C’est vraiment dommage, cela nous empêche de bien ressentir le malaise diffus qui imprègne la société, ou devrais-je dire les sociétés puisqu’un des quartiers est réfractaire.

Je n’ai pas réussi à entrer dans le roman, ni dans la psychologie des personnages, peut-être trop cérébral et froid à l’image de la situation qu’il décrit, d’où me vient ma déception.

Pour résumer :  malgré le sujet qui donne à réfléchir, ce n’était pas un roman pour moi, apparemment il a séduit beaucoup de lecteurs, ainsi que de jeunes lecteurs puisqu’il a reçu le prix Renaudot des lycéens 2023. A vous de vous faire votre opinion !

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.