Parution : en août 2022 dans les éditions Albin Michel.
Broché 553 pages – 22.90€
Les lieux : l’Europe, la Russie.
Le style, le genre : roman à tiroirs multiples, historique, littéraire, poétique. Construit en une succession de (très) petits chapitres qui bondissent d’une année ou d’une décennie à l’autre.
L’auteure : elle est née en 1980, c’est une romancière et poétesse française. Son premier roman, Le Courage qu’il faut aux rivières, a été très remarqué et a reçu de nombreux prix (prix Révélation de la SGDL, prix de la Fondation Prince Pierre de Monaco…)
L’histoire : De l’incendie de Moscou (1812) au manoir de Kerlan en passant par Dresde, Odessa, la Carin hall de Goering, Nuremberg et New York, deux siècles de tumulte ou le fol itinéraire d’un petit coffret contenant un trésor, symbole de la grande Histoire des spoliations et des guerres.
Rien d’autre sur la quatrième de couverture, preuve que même l’éditeur n’a pas su trop comment s’y prendre pour résumer ce livre…
Mon avis : je l’ai découvert en entendant l’auteure en parler quelque part dans un média, le moins que l’on puisse dire est que c’est un drôle de roman, très dense. J’ai attendu précisément la page 99 pour accrocher, je ne voyais pas où elle voulait en venir, peut être d’ailleurs ne l’ai-je jamais vraiment su mais pas grave je me suis laissé embarquer.
L’histoire commence à Moscou en 1812 avec l’incendie déclenché par Rostopchine afin que Napoléon ne prenne pas la ville. Dans ce court chapitre nous faisons connaissance avec Henri Beyle (Stendhal), Sophie Rostopchine (future comtesse de Ségur), son père et… Napoléon. Chapitre suivant Paris 1815 avec Dominique Vivant-Denon (directeur général des musées et du Louvre…), Friedrich von Ribbentrop, puis de nouveau Henri Beyle. Chapitre suivant Venise, décembre 1815 puis Tsarskoïe Selo, août 1817 où la forêt russe fait ses adieux à Sophie, etc. Je ne suis pas sûre d’avoir complètement donné envie de le lire mais c’est après plusieurs chapitres de ce type que, comme moi, vous commencerez à identifier un fil conducteur, vous verrez c’est une lecture exigeante mais qui vous envoûte l’air de rien.
Les thèmes principaux : le suivi de quelques personnages-clé et de leur descendance jusqu’en 2019, date du dernier mini chapitre ; la préservation du patrimoine culturel en temps de guerre et la spoliation de celui-ci (campagnes napoléoniennes/ les différentes guerres des 19e et 20e siècles) ; le parcours de plusieurs figures emblématiques, des femmes essentiellement : Virginia Woolf, Marguerite Yourcenar, la comtesse de Ségur, Rose Valland (place très importante dans le livre). C’est ce dernier aspect qui m’a le plus captivé.
En suivant les acteurs/actrices de cette fresque tout au long de deux siècles le lien c’est un coffret, symbole de la transmission !
Pour résumer : projet ambitieux à découvrir, peut-être un peu trop tarabiscoté. Très belle écriture. Il est rare que j’aie besoin d’aller écouter un(e) auteur(e) pour en savoir plus sur son projet d’écriture mais là c’était nécessaire, c’est ici.

J’ai reconnu Rose Valland sur la photo qui vaudrait un roman à elle toute seule. Celui que tu présentes me semble foisonnant, peut-être trop.
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Cette Rose était extraordinaire. A Chambord il y a une petite expo permanente sur elle.
En effet emmanuelle favier aurait dû alléger son projet !
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J’ai habité plusieurs années à Blois et suis donc allée plusieurs fois à Chambord mais malheureusement, cette exposition n’existait pas encore. Aujourd’hui, je vis en Bretagne…
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Je viens de découvrir Emmanuelle Favier avec Le livre de Rose, consacré au travail de l’autrice sur Rose Valland, dans la perspective d’un film documentaire.
Ce que tu dis de La part des cendres me donne envie de le lire, même si tu as quelques réserves.
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