Parution : en août 2014 aux éditions Albin Michel puis sortie en poche chez Le Livre de Poche en novembre 2015.
Le style, le genre : roman choral, de génération mettant en scène quatre copains de lycée, sur une période s’étalant du 10 mai 1981 au 6 mai 2012. Il est écrit du point de vue d’un des personnages : Paul Savidan.
Les lieux : Bretagne et Paris.
L’auteur : François Roux est diplômé des Beaux-Arts, il est auteur et metteur en scène de théâtre. Il est aussi réalisateur de films publicitaires, de documentaires et de vidéo-clips (et ça se sent). En 2010 il publie un premier roman : La mélancolie des loups, Le Bonheur National Brut est son deuxième roman.
L’histoire : C’est le récit du devenir sur une trentaine d’années de quatre garçons qui ont 17 ans en 1981. François Roux a composé quatre portraits très différents. A l’heure du bac ce sont surtout l’élection présidentielle, leurs premiers émois amoureux et le projet de vacances en Grèce qui les occupent tous les quatre.
Il y a Paul le narrateur qui se découvre homosexuel et, malheureusement pour lui, affligé d’un père pour le moins peu compréhensif. Celui-ci se met en tête que son fils doit faire médecine à Paris… faisant preuve par là même d’un aveuglement quasi incroyable : c’est la liberté sexuelle qu’il offre à son fils (pour sa défense il ignorait l’homosexualité de son fils à ce moment).
Rodolphe Lescuyer est militant PS courant rocardien, admirateur inconditionnel de Jean-Christophe Cambadélis et pourfendeur des idées communistes défendues à la maison par son père. Il rêve de l’ENA.
Tanguy, issu d’une famille de commerçants et orphelin de père, est un élève brillant adulé par sa mère et qui va partir étudier à Paris, son but : réussir un concours prestigieux pour entrer dans une grande école de commerce.
Benoit vit avec son grand-père. C’est un élève moyen il va rater son bac, dégoter des petits boulots, prendre des photos et être le seul à vouloir rester vivre en Bretagne.
Mon avis : je suis prête à parier que ce roman va devenir un film de cinéma genre Les petits mouchoirs ou autre « film choral». Ce n’est pas un roman inoubliable mais quand même sacrément bien amené. Une fois les rêves, les espérances, voire les calculs de ces quatre jeunes posés, l’auteur nous embarque directement dans la deuxième partie du roman en juillet 2009. Il n’est pas exagéré de dire que l’avenir n’est pas forcément rose…
C’est le premier bilan qui vient avec l’âge mûr, presque pas de surprises en ce qui concerne nos personnages : renoncements, compromissions, regrets, vies affectives plus ou moins réussies, déceptions sur l’évolution de notre société, collisions entre les styles de vies radicalement différents des uns et des autres. Les personnages de femmes sont toutes (sauf l’épouse de Rodolphe) des personnages inconsistants, frivoles et somme toute secondaires, un peu dommage. Pendant la lecture m’est venue l’idée que ce livre a été écrit à destination des hommes, je ne me souviens pas d’avoir eu ce sentiment persistant pour un autre roman récent.
Cela ne m’a pas empêchée d’avoir été happée par le récit et de ne pas le lâcher avant le final…
Pour résumer : si vous êtes un homme qui a eu entre 17 et 20 ans en 1981 et qui a eu, au choix, un tempérament d’artiste / un passé de militant politique / le désir de devenir un nouveau Tapie / une vie affective homosexuelle sur fond de Sida difficile à vivre, ce bouquin est pour vous. Mais aussi pour les femmes qui ont accordés leur pas dans les pas de ces hommes-là !
Pour en savoir plus lisez l’entretien de l’auteur avec Laurence Houot journaliste à FranceTV.