Terroristes – Les 7 piliers de la déraison – de Marc TREVIDIC

Terroristes : les sept piliers de la déraisonhttps://i0.wp.com/www.editions-jclattes.fr/sites/default/files/styles/large/public/images/livres/9782709642941-X_0.jpgParution : titre paru en 2013 aux éditions Jean-Claude Lattès.

6e édition en poche en janvier 2016 au Livre de Poche

Le style, le genre : essai sur la justice anti terroriste alternant en sept thèmes son témoignage personnel sur les dossiers traités et un récit éclairant, au plus près de la réalité, lui permettant de parler de ses dossiers sans dévoiler d’informations sensibles.

Les lieux : la France, les Etats-Unis, la Syrie, l’Iraq, etc.

L’auteur : Marc Trévidic est né le 20 juillet 1965 à Bordeaux. Entre 2006 et 2015 il a été juge d’instruction au pôle anti-terrorisme du tribunal de grande instance de Paris.

En 2015 il a du quitter son poste en application du principe légal, mais stupide dans ce cas précis, prévoyant la mutation d’un juge dans un autre corps au bout de dix ans. Il a participé à l’instruction de plusieurs affaires de terrorisme par exemple celle de l’attentat de la rue des rosiers, de la rue Copernic, l’attentat de Karachi et l’assassinat des moines de Tibhirine . Plus récemment il confiait à la télévision belge qu’il avait vu passer dans son bureau nombre de terroristes ayant sévi en France depuis l’année dernière dont Adel Kermiche un des auteurs de l’assassinat du prêtre de Saint Etienne du Rouvray…

Il est aujourd’hui premier vice-président au tribunal de grande instance de Lille s’occupant des divorces et autres problèmes domestiques….

Le thème : la société française s’interroge sur le pourquoi des attentats terroristes en France. Pour y répondre Marc a choisi de traiter sept thèmes se déroulant sur trois décennies, une expérience théorique suivie d’un texte qu’il décrit comme « illustrant les thèmes abordés par des récits qui puisent leur source dans les petites histoires du terrorisme, celles faites de chair et de sang qui nous en apprennent plus que les grands discours. »

Mon avis : petit livre fort et très facile à lire où l’on ressent la passion du juge pour son métier. Une écriture qui m’a surprise, sans langue de bois (mais après tout il a la même attitude dans ses interventions télévisées) et avec parfois des propos dont on ne sait s’ils sont désabusés ou énervés.

Où on apprend que la justice regrette le temps béni d’al Qaida plus facilement traçable que ceux qui pratiquent le « Jihad individuel » : « C’était le bon vieux temps. Tout cela s’expliquait, se construisait, sans réelle surprise. ». Il réfute l’idée du loup solitaire qu’il appelle « un cliché médiatiquement sexy » et répond à la question que beaucoup d’entre nous se posent « Pourquoi ne pas les laisser partir ? ». Un autre des 7 piliers de la déraison fait écho aux événements des derniers jours : « C’était assez compliqué sans qu’elles s’en mêlent. Nous avions des jihadistes masculins de toutes les couleurs et de toutes les origines, et même de plus en plus d’enfants terroristes. (…) Lors de mes débuts au parquet anti-terroriste, en 2000, nous ne trouvions aucune femme dans nos dossiers. (…) Les seules burqas auxquelles nous nous intéressions étaient celles des rares femmes qui avaient accepté de suivre leur mari en Afghanistan pour faire le ménage et la cuisine pendant qu’ils s’entrainaient avec leurs petits camarades dans un camp de la centrale terroriste. (…) Il fallait se pincer pour y croire. Nous nous y attendions si peu, au début. Pour nous, comme pour la population occidentale en général, une femme musulmane ne pouvait pas verser dans l’intégrisme. Elle pouvait en avoir les apparences et même porter la burqa, mais au fond d’elle, pensions nous, elle ne pouvait qu’aspirer à mieux. Après tout, elle était censée être une victime. (…) »

Pour résumer : un livre indispensable pour comprendre les mutations du terrorisme et ce qui va nous attendre dans les années à venir, il envisage au moins une dizaine d’années d’attentats… A coupler avec le Kepel lu cet été. Bon on en sort avec le moral dans les chaussettes mais ça n’a jamais servi à rien de se cacher la tête dans le sable… au risque de prendre un bon coup de pied au cul.

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