Contes du chemin de fer de Hamid ISMAÏLOV

Parution : aux éditions Sabine Wespieser en octobre 2009 – Traduit du russe par Luba Jurgenson et Anne Coldefy-Faucard

Le style, le genre : roman poétique, généreux, foisonnant, sous forme de « chroniques puzzle ».

Les lieux : le village de Guilas en Ouzbékistan.

L’auteur : Hamid Ismaïlov est né en Asie centrale en 1954. Il a quitté l’Ouzbékistan en 1994, car expulsé pour ses « inacceptables tendances démocratiques » (on ne peut pas être plus explicite !). Il a séjourné en Russie, en France et en Allemagne avant de s’installer finalement à Londres où il dirige à la BBC le service Asie centrale et Caucase. Il écrit à la fois dans sa langue natale, l’ouzbek, et en russe. Contes du Chemin de fer est son premier livre traduit en français, un recueil de poèmes ouzbeks est également disponible aux éditions du Sandre. Dans Les eaux du lac interdit est son dernier ouvrage (août 2015 chez Denoël).

L’histoire : la vie a bien changé à Guilas, paisible bourgade d’Ouzbékistan, depuis que le train s’y arrête : les tribus d’Asie centrale, les voyageurs de toutes origines, et bientôt les populations déportées par le régime communiste y côtoient les autochtones, forcés de s’habituer à leurs nouvelles conditions de vie.
Pendant la seconde guerre mondiale, période sur laquelle s’ouvre cette étonnante polyphonie, le cœur de la petite ville bat à l’auberge de la gare : les bras cassés qui sont restés à l’arrière – Oumareli l’Usurier, réformé pour avoir prix seize kilos pendant son séjour en prison, Tolib le Boucher, si maigre qu’on lui confie le ravitaillement du village, et Koutchar la Tchéka, le représentant de la police politique– y égrènent ragots et anecdotes.
Exilés, adultères, orphelins, profiteurs, aventuriers et mendiants de tout poil défilent en une chronique débridée, véritable plongée ethnographique dans un microcosme où l’arrivée du train n’a pas été le seul traumatisme. Le matérialisme historique a en effet pulvérisé la vieille tradition soufie et les habitudes culturelles profondément ancrées d’un islam traditionnel : maintenant, il faut choisir entre bigamie et déportation, transformer les postes de fonctionnaires en charges héréditaires, bref, les petits arrangements avec le communisme sont la matrice de multiples histoires, tragiques ou grotesques, qui s’enchaînent comme autant de motifs dans le tapis.
Car c’est bien le charme et la singularité de ce livre exubérant, construit à la manière des contes des Mille et une Nuits, que de faire émerger de la juxtaposition des histoires un univers singulier et d’inviter son lecteur à un éblouissant voyage au pays des contes et légendes d’une Asie centrale méconnue. (texte éditeur)

Mon avis : ce livre je l’ai trouvé dans une brocante au Kremlin-Bicêtre, acheté 2 euros, le titre et la quatrième m’ont attirés. C’est un texte qui nous emmène dans un monde à la fois rude et fantaisiste, très dépaysant. Au milieu du XXe siècle pendant la « Grande Guerre Patriotique » comme est appelée très officiellement la seconde guerre mondiale en URSS, dans un petit village d’Ouzbékistan des personnages aux noms très imagés nous attendent : Oktam le Russe ou Oktam le Bolchevik selon les passages, Fathula le Borgne, Osman le Sans-Nom, Tolib le Boucher, Nabi le Manchot, Bahriddine le Chanteur, etc. Le roman est à l’image de ces noms foisonnant et dense, sans doute un peu trop pour moi, je n’ai pas réussi à entrer dedans totalement mais j’ai apprécié plusieurs histoires. C’est une suite d’événements que nous conte l’auteur, une sorte de chronique villageoise souvent drôle ou cynique. Les événements sont prétextes à raconter des mésaventures arrivées à untel ou unetelle. Il faut bien dire que la région est soumise à une suite de chocs, le communisme contre la tradition soufie en premier lieu, la tradition et la modernité, des hommes et des femmes déboussolés par les temps nouveaux…

Pour résumer : Contes du chemin de fer vaut pour son humour décalé et sa poésie qui n’est pas sans rappeler, comme dit l’éditeur, les Mille et une nuits. Et puis il n’est pas si fréquent de lire un roman ouzbek… Il plaira à beaucoup je le sais, je vous fais partager les premières pages

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2 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. Marcorèle dit :

    Un livre qui change du train train littéraire. 😀

  2. anniemots dit :

    pas de doute, c’est exotique

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