Parution : en mars 2017 dans les éditions Le Soupirail .
Le style, le genre : fiction et méditation poétique, comme il est écrit sur la quatrième.
L’auteur : Pierre Le Coz est né en 1954 à Fréjus dans le Var, mais a pu apprécier des horizons différents : enfance à Toulouse, famille d’origine bretonne et de nombreux voyages à travers le monde, et aujourd’hui résidence en Dordogne. Ses études universitaires se sont partagées entre les maths et la philo mais son univers c’est la poésie, l’art et la réflexion sur le rapport de l’Homme au monde.
Les lieux : une ville méditerranéenne (au Maroc sans doute), des paysages du nord, la mer, la nature, les femmes, l’émotion, le monde.
L’histoire : un homme au milieu de sa vie tente de contempler avec un œil neuf le monde qui l’entoure et se fraye un chemin dans le flux ininterrompu des émotions et des visages : un voyage et un éternel recommencement.
« Pour lui tout commençait dans ce pays étranger où personne ne le connaissait, où il pouvait être un homme neuf, sans passé, sans mémoire. Peut-être là-bas, dans l’autre pays du nord, avait-il eu quelque chose comme une vie normale : un métier et une maison, une famille … »
« Le voyageur était désormais face à ce qu’il avait toujours recherché : une pure limite, une lèvre entre deux pans de sa vie effondrée. »
Mon avis : 85 pages d’une fiction poétique très dense qui trouvera un écho différent selon l’approche de chaque lecteur. Certains privilégieront l’intensité des mots, la description de la nature et des émotions, la profondeur de la quête et les autres qui auront les ressources conceptuelles nécessaires captureront le projet philosophique de l’auteur.
De toutes les façons rien ne doit empêcher cette lecture : ni barrières intellectuelle, scolaire ou autre. Il suffit de se laisser porter, de déambuler dans les rues écrasées de chaleur, de goûter au souffle originel mêlant jeux érotiques et espace-temps.
Et puis dans toute fiction chacun d’entre nous, lecteur-lectrice anonyme, y ajoute son vécu, je dois avouer avoir été frappée au cœur par cet homme qui ressemble tant par ses questionnements à un autre qui m’a été très cher et retiré non pas en Dordogne (comme l’est l’auteur) mais en Auvergne et aujourd’hui décédé.
Cette expression « retiré en… » mériterait d’ailleurs à elle seule de faire l’objet d’un livre.
Pour résumer : la durée de vie d’un livre en librairie est malheureusement courte, alors les lecteurs en quête doivent se dépêcher, je conseille ce petit livre plutôt pour les quarantenaires et plus si affinités, avant je ne suis pas sûre qu’il soit autant apprécié.
Oh il n’est pas impossible d’apprécier ce petit livre avant la crise de la quarantaine, malgré vos recommandations posologiques. J’ai même commencé à lire Pierre Le Coz à 25 ans, en 2011, avec L’Europe et la Profondeur (vaste somme, en 9 volumes et plusieurs milliers de pages, où se trouvent la matière brute des Clandestins du jour).
Mon goût précoce pour Pierre Le Coz explique peut-être mon alopécie et ma mauvaise humeur !
Mauvaise humeur, certainement pas…plutôt fluctuation et incertitude.
où se trouve*
Bien à vous !