
Parution : en 2017 aux éditions Fayard, en poche au Livre de Poche en 2019.

Le style, le genre : essai philosophique et religieux fortement enrobé par de la « pensée positive » qu’on appelle maintenant du développement personnel…
L’auteur : Frédéric Lenoir est né le 3 juin 1962 à Antananarivo (Madagascar) mais grandit en Ile de France. Après une scolarité chahutée il se passionne pour la philo grâce à Platon et Jung, pour en savoir plus je vous conseille d’aller visiter son site internet ici. Il est philosophe et sociologue. Il mène depuis plusieurs années une réflexion sur la sagesse et l’art de vivre. Il est l’auteur de nombreux livres – essais et romans –, traduits dans une vingtaine de langues. Ses récents ouvrages, Du bonheur, un voyage philosophique, La Puissance de la joie et Le Miracle Spinoza ont été des best-sellers.
Les lieux : la Hollande au 17e siècle.
Le thème : Banni de la communauté juive à vingt-trois ans pour hérésie, Baruch Spinoza décide de consacrer sa vie à la philosophie. Son objectif ? Découvrir un bien véritable qui lui « procurerait pour l’éternité la jouissance d’une joie suprême et incessante ». Il édifie une œuvre révolutionnaire. Comment cet homme a-t-il pu, en plein XVIIe siècle, être le précurseur des Lumières et de nos démocraties modernes ? Le pionnier d’une lecture historique et critique de la Bible ? Le fondateur de la psychologie des profondeurs ? Et surtout, l’inventeur d’une philosophie fondée sur le désir et la joie, qui bouleverse notre conception de Dieu, de la morale et du bonheur ? À bien des égards, Spinoza est non seulement très en avance sur son temps, mais aussi sur le nôtre. C’est ce que j’appelle le « miracle » Spinoza. (texte éditeur)
Mon avis : le classement de ce livre dans le catalogue du Livre de Poche rejoint mon sentiment général : philosophie/ développement personnel. Un peu trop développement personnel à mon goût ! Mais Frédéric Lenoir annonce la couleur plusieurs fois au cours du livre, l’œuvre phare du philosophe « l’Éthique » est très ardue. Ce qu’il nous faut c’est un intermédiaire pour nous permettre de trouver l’harmonie et l’apaisement, comme il a apparemment réussi à le faire, lui.
Cela étant dit j’ai appris pas mal de choses sur ce cher Spinoza et sur la vie intellectuelle à Amsterdam au 17e siècle, passionnant. Ce gars (pardon Baruch de cette familiarité) a un sacré courage puisqu’il se met à dos toute la communauté juive des Pays Bas en déconstruisant « les systèmes de pensée existants pour bâtir une philosophie globale qui ne fait plus la séparation entre le créateur et la création, le spirituel et le matériel, mais appréhende dans un même mouvement l’Homme et la Nature, l’esprit et le corps, la métaphysique et l’éthique » et ça je peux vous dire que ça n’est pas rien. En effet influencé par Descartes, pour qui tout est rationnel, ses ouvrages seront condamnés par toutes les religions. En fait la vraie question est posée à la fin de l’ouvrage (dans un échange épistolaire entre l’auteur et Robert Misrahi) et m’a taraudée tout au long de ma lecture : mais serait-il athée finalement ? Misrahi dit oui, Lenoir dit non. Et moi je penche fortement pour le oui.
Ce livre est aisé à lire, certains passages sont vraiment intéressants et apportent sans conteste des pistes philosophiques pour éclairer notre vie. La modernité de sa pensée est bluffante, elle me donne envie de lire une biographie, mais pas forcément de lire les autres ouvrages de Frédéric Lenoir.
Pour résumer : j’ai retenu quelque chose qui me plait bien : « nous pouvons adopter un comportement jugé irrationnel, mais celui-ci s’explique par des causes qu’il suffit de découvrir. La jalousie ou la colère, même les plus folles, ont une explication tout aussi logique qu’un orage ou une éruption volcanique.(…) » « Ne pas se moquer, ne pas se lamenter, ne pas détester, mais comprendre. » La dernière phrase est de Spinoza, la première de l’auteur.
Tu m’a fait rire avec cette fin : « La modernité de sa pensée est bluffante, elle me donne envie de lire une biographie, mais pas forcément de lire les autres ouvrages de Frédéric Lenoir ». Tout est dit !
:-))