Parution : dans les Éditions de minuit en septembre 2016. Parution en poche dans la collection Minuit double de ce même éditeur en 2018.
Broché : 240 pages – 19 € Poche : 240 pages – 8,50 €

Le style, le genre : roman touchant à l’intime, roman d’aventure.
L’auteur : Laurent Mauvignier est né à Tours en 1967. Il obtient le diplôme d’arts plastiques des Beaux-Arts en 1991, et publie son premier roman, Loin d’eux, en 1999, aux Éditions de Minuit. Depuis, il a publié plusieurs romans, des textes pour le théâtre, et écrit pour la télévision et le cinéma. Son univers est celui d’Êtres en prise avec le réel, qui tentent de vivre leurs rêves malgré l’impossibilité que leur oppose la vie, et qui tentent de surmonter leurs traumatismes (qu’ils soient personnels – un suicide, une disparition – ou collectifs – le drame du Heysel, la guerre d’Algérie). Il travaille à l’élaboration d’une œuvre dont le roman est le pivot, mais qui cherche aussi vers le cinéma et le théâtre. Ce roman a été adapté au cinéma (sortie en salles en 2019) par Joachim Lafosse avec Virginie Efira dans le rôle de Sibylle. Pour en savoir plus, consultez son site ici.
Les lieux : Bordeaux, et surtout le Kirghizistan.
L’histoire : Sibylle, à qui la jeunesse promettait un avenir brillant, a vu sa vie se défaire sous ses yeux. Comment en est-elle arrivée là ? Comment a-t-elle pu laisser passer sa vie sans elle ? Si elle pense avoir tout raté jusqu’à aujourd’hui, elle est décidée à empêcher son fils, Samuel, de sombrer sans rien tenter.
Elle a ce projet fou de partir plusieurs mois avec lui à cheval dans les montagnes du Kirghizistan, afin de sauver ce fils qu’elle perd chaque jour davantage, et pour retrouver, peut-être, le fil de sa propre histoire.
Mon avis : voilà un roman qui prend aux tripes, c’est une lecture assurément addictive. On ne peut qu’être émus voire bouleversés par l’épopée que vivent une mère et son fils, tous deux en perdition, l’un entrainant l’autre. La tentative désespérée de Sibylle de remettre Samuel sur les rails est grandiose, digne de l’amour d’une mère. Il s’agit là d’une aventure à la fois physique voire matérielle, et profondément humaine. Je ne dévoilerai bien sûr pas l’issue de cette quête mais le pari de Sibylle est magnifiquement mis en mots par Laurent Mauvignier. Il réussit à nous faire entrer dans la peau de ces deux écorchés vifs qui se repoussent et se rapprochent dans un même élan. Au fil du texte nous apprenons quelles sont les racines de leurs souffrances respectives, elles sont tour à tour exprimées brutalement, sans filtre.
Ce roman a aussi le mérite de nous faire découvrir le Kirghizistan, ses habitants et ses coutumes.
Je ne vois qu’une faiblesse dans ce livre ce sont deux épisodes à mon avis inutiles. L’épisode où il est question de la mort d’une personne… où l’auteur fait entrer des considérations sur le racisme anti-arabe ( je vous laisse découvrir à quelle occasion) qui n’apporte rien à l’histoire et qui apparaît comme un cheveu sur la soupe. Et le deuxième se situe vers la fin avec comme point central un cheval.
Pour résumer : certains (minoritaires) ont perçu les personnages comme un peu trop caricaturaux et le roman dans sa globalité un peu trop dans le registre « bons sentiments ». Je n’adhère pas à ces avis, j’ai passé un bon moment comme énormément de lecteurs. Faire d’épisodes de vie un récit d’une telle puissance c’est fort.

Merci pour la découverte. L’histoire a l’air poignante.
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je n’avais jamais lu Laurent Mauvignier, heureuse découverte.
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