En vérité Alice de Tiffany TAVERNIER

en vérité alice tavernierParution : en janvier 2024 chez Sabine Wespieser éditeur.

Broché : 286 pages – 22 €

Le style, le genre : genre difficile à saisir, mêlant histoires personnelles, aveuglement d’une femme puis prise de conscience de son errement. Tout cela emmêlé dans des histoires religieuses, qui ne sont pas sans intérêt. Très curieux !

L’auteure : Tiffany Tavernier est romancière et scénariste. Née en 1967, elle est la fille de la scénariste Colo Tavernier et du réalisateur Bertrand Tavernier. Son premier roman, Dans la nuit aussi le ciel (Paroles d’aube, 1999 ; Points, 2000), retrace son expérience dans les mouroirs de Calcutta, à dix-huit ans. Depuis lors, elle n’a cessé de voyager, notamment en Arctique, où elle situe son roman suivant, L’Homme blanc (Flammarion, 2000 ; Points, 2001). Après avoir publié chez Grasset (Holy Lola, en 2004, le roman inspiré par le scénario qu’elle écrivit pour son père avec Dominique Sampiero), au Seuil, aux éditions des Busclats (Comme une image, 2015, qui revient sur son enfance sur les plateaux de cinéma) ou chez Tallandier (une biographie d’Isabelle Eberhardt, en 2016), Tiffany Tavernier rejoint le catalogue detiffany tavernier en verite alice Sabine Wespieser éditeur en 2018 avec Roissy, portrait d’une « indécelable », une femme sans mémoire réfugiée dans l’aéroport. L’Ami, paru en janvier 2021, saisissant portrait d’un homme dont le voisin et unique ami se révèle être un tueur en série, a été finaliste des prix RTL-Lire, des Libraires et du Livre Inter.

Les lieux : Paris.

L’histoire : Sa mère, ses amis, la médecin qu’elle consulte, personne ne la comprend : depuis cinq ans, Alice est enfermée dans la conviction qu’elle sauvera son compagnon de lui-même grâce à leur amour immense. Tout est dit dès le début de ce roman : Alice vit sous emprise. Sommée de trouver du travail, Alice, qu’entrave une timidité maladive depuis son arrivée à Paris à dix ans, après une enfance radieuse au Guatemala, et dont le CV est inexistant, n’essuie que des refus. Elle répond pourtant à une ultime petite annonce : « L’association diocésaine de Paris recrute un(e) assistant(e) pour le promotorat des causes des saints. » À sa grande surprise, l’évêque responsable l’embauche, trop heureux d’avoir enfin trouvé quelqu’un pour remettre de l’ordre dans les dossiers en attente. La voilà embarquée, et nous avec elle, dans un univers dont elle ignore tout.

Mon avis : j’ai globalement plutôt bien aimé lire ce roman car j’ai été surprise par son originalité, jusqu’au moment, dans le dernier quart (heureusement), où l’auteure introduit un évènement que, plusieurs jours après avoir fini sa lecture, je n’ai toujours pas compris. Quel est l’intérêt de la « chose » ? mystère de la foi ? allégorie ? … j’attends que ceux qui l’ont déjà lu ou qui vont le lire me l’expliquent. L’expression « partir en sucette » me vient à l’esprit. Pourtant l’ensemble reste tout de même agréable, un peu brouillon cependant. L’intérêt est capté par une question essentielle : comment Alice va-t-elle se sortir de l’emprise dont elle est victime ? Page après page on se demande, en pestant souvent, comment il est possible de supporter toutes les sautes d’humeur, les vexations et les violences de son mari, c’est cela la définition de l’emprise, simple quand on est dehors, complexe quand on y est soumise.

La curiosité de ce livre réside dans la plongée au sein de l’association diocésaine, et de l’emploi improbable dégoté par Alice. Il s’agit d’instruire des candidatures à la canonisation, première étape d’une procédure qui doit s’achever à Rome, si elle n’est pas interrompue avant, tant les conditions suspensives sont nombreuses et complexes. Aidée par des collègues d’une bienveillance sans limites, elle découvre alors l’audace et la folie des vies de ces « serviteurs de Dieu », « vénérables » ou « bienheureux » qu’il s’agit d’évaluer et dont Tiffany Tavernier ponctue son récit.

Pour résumer : sensation bizarre en refermant ce roman, le lien entre les différents thèmes n’est pas évident à suivre. Le plus : vous serez incollables sur les Saints. Si vous-même pensez être Saint, c’est ici😇.

4 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. Avatar de Sacha Sacha dit :

    Ça n’a pas l’air inintéressant mais un peu spécial… Alors pourquoi pas ?

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    1. Avatar de anniemots anniemots dit :

      oui spécial est le mot.

      d’après les lecteurs, Roissy et L’ami sont ses meilleurs romans.

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  2. Avatar de Sandrine Sandrine dit :

    J’ai lu A table ! où il est aussi question d’une femme très amoureuse. Les vies de saints et la canonisation m’intéressent mais qu’on engage la première venue pour instruire des dossiers me semble hautement improbable…

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    1. Avatar de anniemots anniemots dit :

      tu as tout à fait raison. Athée, ne connaissant rien aux rites catholiques et à ses saints . dans la vraie vie il est impossible qu’elle soit restée à ce poste. Encore une curiosité de plus dans ce roman improbable mais qui n’est pas sans retenir tout de même l’attention.

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