Parution : en janvier 2024 dans les éditions Phébus (une révolution puisque Martin Suter a toujours été édité par Christian Bourgois, ça va jurer dans ma bibliothèque !). Traduction de l’allemand (Suisse) par Olivier Mannoni.

Broché : 357 pages – 23 €  

Le style, le genre : roman à suspense autour d’une ancienne histoire d’amour, qui tourne, comme dans plusieurs de ses romans, autour de la mémoire et par conséquent de la vérité.

L’auteur : Martin est né le 29 février 1948 à Zürich (Suisse). Après avoir travaillé dans la pub et dans un hebdomadaire suisse « die Weltwoche » il décide de se consacrer complètement à l’écriture. En 1995 certaines de ses chroniques ont été publiées sous le titre « Business class », il reçoit pour celles-ci le « Preis der österreichischen Industrie » du Concours Joseph Roth, à Klagenfurt (traduction française en 2008 chez Christian Bourgois). Ce n’est que le début d’une longue série de prix dont celui du meilleur premier roman étranger en 1998 qui le couronne pour « Small World » roman magnifique qui le fait connaître en France (son meilleur à ce jour). Il participe également à l’écriture de scénarios cinématographiques et de télévision ainsi qu’à des textes de chansons pour Stefan Eicher. Il poursuit entre chaque roman l’écriture d’une série de polars les « Allmen », le dernier vient de sortir chez Phébus (mai 2025) Allmen et le dernier des Weynfeldt, Après avoir vécu entre Ibiza et le Guatemala il réside à nouveau en Suisse à Zürich.

Les lieux : Suisse.

L’histoire :  La différence est si mince entre poésie et vérité. Homme d’influence, M. Stotz, au crépuscule de ses jours, vit retranché dans sa demeure bourgeoise. Son jeune secrétaire personnel, récemment arrivé à son service, Tom Elmer, l’écoute raconter l’étrange histoire d’amour qui a marqué sa vie à tout jamais. Celle de sa relation, quarante ans plus tôt, avec la mystérieuse Melody. Peu à peu assailli de doutes, Tom se lance alors dans une enquête à la recherche de la vérité sur le destin de cette femme envoûtante.

Mon avis : cela fait plusieurs fois que je suis déçue par les romans de Martin, mais je les lis quand même espérant retrouver le faste de Small World. Le texte coule bien, c’est plaisant pour passer un moment mais les personnages ne m’ont pas touchée ou alors ils m’ont énervée, je n’ai pas réussi à saisir le personnage de Tom qui parait au fil des pages bien pâlichon. Je n’ai toujours pas compris comment il est arrivé à ce poste de secrétaire à demeure… Quant à Melody l’héroïne invisible (presque), à la limite c’est elle qui s’en sort le mieux puisqu’elle personnifie le brouillard dans lequel se délecte ce vieux bonhomme (pas sympathique) proche de la mort. Le parti-pris de décrire chaque plat que fait la fantastique cuisinière m’a un peu saoulée, trop répétitif, tout comme les très nombreux passages au salon pour picoler, cela devient un hymne à l’alcoolisme !

Seule la fin rattrape l’ensemble, à ce moment là j’ai retrouvé le bon Suter.

Pour résumer : le sujet était intéressant, mais le résultat m’a déçue, je crains de ne plus m’en souvenir très vite (un comble). A lire si vous n’avez rien d’autre à vous mettre sous les yeux ou si les histoires d’amours perdues vous fascinent.