Parution : mai 2014 – éditions Belfond –
Le genre/le style : farce/satire socio-mediatico-politique écrite à la première personne (Hitler).
L’auteur : Timur est né à Nuremberg en 1967 de mère allemande et de père juif hongrois réfugié en Allemagne. Il a fait des études d’histoire et de sciences politiques avant de devenir journaliste. « Il est de retour » est son premier roman.
Les lieux : Berlin
L’histoire : Un homme habillé d’un uniforme de la Wehrmacht se réveille dans un terrain vague d’un quartier de Berlin, il s’agit de Hitler. Le premier contact se fait avec une bande de jeunes qu’il prend pour des membres de la Jeunesse Hitlérienne. Il constate vite que « quelque chose ne tournait vraiment pas rond ici » : pas de salut nazi des jeunes, pas de Dönitz ou de Bormann autour de lui, des Turcs partout et une ville transformée. Hébergé dans un kiosque à journaux par un kiosquier ayant pitié de ce pauvre type sosie d’Hitler, une grande chaîne de télé le recrute pour animer une émission et le show commence.
Mon avis : Grande admiratrice de littérature allemande je surveille toujours de près les meilleures ventes de livres en Allemagne. C’est ainsi que j’ai repéré ce roman en première place avec plus d’un million et demi d’exemplaires vendus. Ce n’est pas rien ! Aussitôt traduit en France et dans le monde (en 35 langues), je me réjouissais de voir un tel sujet traité. Très déçue du résultat ! Comme disait Gérard Collard sur France Info il y a quelques semaines « on accroche ou on accroche pas », moi je n’ai pas accroché…
Ce n’est pas pour des raisons avancées par certains d’une banalisation d’Hitler, je ne crois pas d’ailleurs que ce soit le cas. J’ai trouvé le roman complètement improbable dans les situations rencontrées (vous me direz que la littérature s’affranchit volontiers des probabilités pour notre plus grand bonheur…), pas très drôle et d’une portée historique et philosophique très limitée. Je pense que la même histoire où le personnage d’Hitler aurait été remplacé par un personnage subalterne de l’époque hitlérienne aurait (peut-être) pu fonctionner.
Timur voulait, semble-t-il, nous montrer qu’un leader charismatique en temps de crise pourrait de nouveau emporter le monde dans un tourbillon de folie et que les medias sont le véhicule de ce processus. Fallait il attendre Timur Vermes pour en être conscient ? Il n’y a qu’à regarder les chaînes d’info continue ou les journaux TV pour savoir qu’aucun sujet n’est traité avec le sérieux nécessaire, le spectaculaire l’emporte partout…
Il reste important de constater que le sujet Hitler n’a pas fini de tourmenter, de fasciner ou d’effrayer les Allemands, c’est en cela que ce livre est intéressant.
Pour résumer : Peut-être vaut-il mieux lire un roman de Christoph Hein, Judith Hermann ou Peter Schneider pour connaître la société allemande !
Un film va être tiré du livre, les droits sont en négociation, je pense que ce sujet est peut être plus cinématographique, mais il va falloir que le réalisateur et les scénaristes aient du talent ! Nous demanderons alors à Cinéluctable de nous le chroniquer !