Le maître des illusions de Dona TARTT

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Parution : 1993 en France aux éditions Plon ; édité en format poche chez Pocket en 2002, avec de nombreuses rééditions (la dernière de 2014)

Traduit de l’anglais (américain) par Pierre Alien

Le genre, le style : roman introspectif écrit à la première personne, sous forme des souvenirs d’un des protagonistes de l’histoire.

Les lieux : Hampden et son université (Vermont – USA)

L’auteur : Dona Tartt est née le 23 décembre 1963 à Greenwood dans l’état du Mississipi. Elle fait ses études au très huppé Bennington College dans le Vermont (université privée qui n’accueillait jusqu’en 1969 que des filles). Elle y rencontre Bret Easton Ellis, étudiant tout comme elle, ils se lient d’amitié. Elle lui dédiera « Le maître des illusions ». Elle publie peu : 3 romans en 20 ans. A cela elle répond : « J’ai essayé d’écrire plus vite, mais ça ne marche pas pour moi ! J’aime travailler ligne après ligne de façon très méticuleuse. C’est pour cela que ça prend tant de temps. »

Elle a commencé « Le maître des illusions » à 19 ans et l’a publié à 28.

L’histoire : le récit commence de façon très brutale et très explicite : on sait tout de suite dès les 2 premières pages du prologue qu’un certain Bunny est mort dans un ravin et qu’un groupe de jeunes gens, dont fait partie le narrateur, est impliqué.

Le narrateur c’est Richard Papen, un californien de Plano (au nord de la Silicon Valley), qui a 28 ans quand il raconte ses souvenirs. Son existence au milieu d’une famille peu valorisante le pousse à quitter des études de médecine pour qui il n’éprouvait qu’indifférence, voire une véritable répugnance. A 19 ans, sans le dire à ses parents il change d’orientation et s’inscrit en littérature anglaise. Toujours insatisfait de sa vie familiale il envoie sur un coup de tête le formulaire d’inscription pour l’université de Hampden dans le Vermont sur la côte Est. Il est accepté et parvient même à obtenir une bourse.

Etudiant pauvre il parvient à s’intégrer au groupe d’étudiants hellénistes du professeur Julian mais sera tenu à l’écart, les premières semaines, d’un terrible événement qui va impacter durablement la vie de Richard, Henry, Charles, Camilla et Francis. Avant d’être lui-même concerné par un deuxième terrible événement : la mort de Bunny. Le groupe va vivre en vase clos une existence faite de secrets et de trahisons, additionnée d’une bonne dose de drogues et d’alcool. Comment se sortir d’une situation aussi périlleuse ?

Mon avis : roman réussi de bout en bout, Françoise Giroud l’avait qualifié à raison de « magistral et d’une effarante perversité ». La tension que Dona instille dans les relations entre les personnages trouve son aboutissement dans la mort de Bunny puis dans l’énergie que chacun d’entre eux met à se tirer de cet enfer ou à s’y enfoncer.

Pour résumer : presque 800 pages pour pénétrer dans ce douloureux passage de la jeunesse au monde des adultes. A conseiller à tous et particulièrement aux amateurs de grec ancien sublimé par Dona.

4 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. Marcorèle dit :

    Plus dur à commencer qu’à finir alors ?

    1. anniemots dit :

      non, bien de bout en bout. Ce qui est drôle c’est que je suis maintenant dans un roman d’une perversité et d’une noirceur tout aussi grandes avec « les revenants » de laura kasischke qui se passe dans le même milieu universitaire chic !

      1. Marcorèle dit :

        C’est le même Univers cité ! 🙂

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