Ode aux « petits » auteurs et aux « petits » salons du livre

Le lieu : salon du livre de Migennes (Yonne – Bourgogne) : octobre 2015, organisé tous les deux ans.

10e édition pour le salon du livre de Migennes

Qu’est ce qui distingue un salon du livre national ou un gros salon régional d’un salon du livre d’une toute petite ville ? Normalement rien. Sauf… son ancienneté sur la place, l’importance politique ou intellectuelle de l’organisateur (écrivain, homme politique, libraire ou éditeur) et son corollaire : pouvoir attirer des grosses pointures de l’édition pour attirer la foule, organiser la chasse aux dédicaces et au final pour vendre.

Dans ce salon bourguignon j’ai discuté pendant des heures avec des écrivains passionnants, avec des membres bénévoles d’associations qui promeuvent la culture : la Société Scientifique et Artistique de Clamecy (Nièvre) par exemple pour les passionnés de Romain Rolland ou bien encore l’Association des Amis du Vieux Villeneuve sur Yonne (Yonne).

 

Je les trouve très émouvants tous ces auteurs assis derrière leur table attendant leurs lecteurs, beaucoup en ont rêvé de ce moment.

Je suis allée retrouver ma découverte d’il y a deux ans, Bernard Morot-Gaudry, et ses nouveaux ouvrages ; les éditions de l’Armançon, un des « poids lourds » de l’édition bourguignonne, et puis des nouveaux venus qui m’ont donné envie de les lire.

 

Vous aurez compris que mes dernières lectures ont été des romans que vous ne trouverez que difficilement (sur Amazon pour les non – bourguignons) car souvent écrit à compte d’auteur ou édités par des petites maisons locales, mais je veux dire ici que toutes ces histoires dont l’action se déroule dans mon Morvan natal me touchent. Autun, Château-Chinon, le mont Beuvray, la piste de ski du Haut-Folin (si, si, on peut se faire une petite descente dans le Morvan et l’été ramasser des myrtilles) les descriptions des paysages, le patois local : tout ça c’est ce qui fait l’âme de ces romans de terroir comme on les appelle.

Tout comme vous toucheront les romans découverts dans les salons de vos régions respectives. Certains sont bien écrits, d’autres un peu moins mais quand c’est le cas il suffit de se remémorer la discussion passionnante avec l’auteur et le livre prend corps. Qu’est ce qui leur manque à ces auteurs ? Bien souvent seulement une relecture attentive et professionnelle pour éliminer les imperfections de style car pour le reste l’imaginaire est bien là.

Le nouveau roman de M. Morot-Gaudry Un désir de vengeance débute par un bref prologue pendant la guerre d’Algérie en 1962 : Sylvestre, jeune appelé, réchappe d’un guet-apens tendu par un officier de l’armée française : le sergent chef Carvassier. 1967 – Sylvestre et Marc sont artistes peintres, ils sont amis et vivent à Paris. Originaires du Morvan ils se retrouvent très régulièrement dans cette région pour rénover de vieilles fermettes achetées une bouchée de pain et revendues presque aussitôt. Ils s’assurent ainsi un revenu leur permettant de pratiquer en toute sérénité leur art. Leur quartier général c’est La Sauvagère, vieille ferme morvandelle qu’ils restaurent et où ils accueillent leurs amis peintres, poètes et sculpteurs. C’est là aussi qu’ils font la connaissance de Marie, jeune fille énigmatique. Le passé en Algérie et le présent en Morvan vont se télescoper, je vous laisse la surprise.

Mon avis : j’ai retrouvé la même « patte » que dans son précédent roman, mais l’histoire, la période et les personnages m’ont moins intéressée. Son précédent La Tentation d’Eve était un roman historique particulièrement réussi.

Christophe Trémeray dans – Secrets bien gardés Bussy éditions – nous entraine dans le quotidien d’une campagne électorale morvandiote. Les candidats aux élections cantonales se connaissent depuis l’enfance, leurs grands-pères sont amis. Bertrand a un défi à relever à gauche : succéder à son grand-père Emile au siège de conseiller général. Véronique est, elle, chargée de représenter la droite tout comme l’a fait son grand-père Edmond. Très vite la campagne s’envenime, Bertrand est victime de plusieurs tentatives d’intimidation. Des choses étranges se passent du côté de la ferme des Riottes et le passé remonte à la surface. Un passé lié à la seconde guerre mondiale et aux maquis du Morvan.

Mon avis : j’ai aimé cette histoire où la politique vue d’en bas prend un tour qui me plait bien avec une tradition radsoc faite de bon sens. Sans quelques lourdeurs de style ce serait parfait.

https://i0.wp.com/www.lesinformationsdieppoises.fr/files/2015/11/lionel-olivier-630x0.jpgJ’ai découvert également Lionel Olivier c’est un ancien commandant de police de Dieppe puis d’Auxerre, aujourd’hui à la retraite, il écrit des romans policiers aux éditions Nicole Vaillant (pour les libraires : distribution Arcades). J’ai lu Passé boomerang (2012) et La petite-fille du forçat (2014) et au moment où j’écris cet article j’apprends que Lionel Olivier vient d’obtenir avec Le crime était signé (son dernier roman) le Prix du Quai des Orfèvres 2015. Il sortira le 18 novembre 2015 aux éditions Fayard comme c’est la coutume pour ce prix.

Dans les deux premiers polars il y a un héros récurrent Thomas Vilars qui, dans l’un, est flic à Paris mais envoyé en renfort à Dieppe pour l’été et dans le deuxième Thomas a démissionné et est devenu écrivain. Polars réellement efficaces qui feront l’objet d’un article séparé.

Pour résumer : à la rencontre du public, en direct, ces « petits » peuvent rester petits et beaucoup nous plaire et aussi devenir grands et vous aurez la satisfaction de les avoir rencontrés avant tout le monde !

 

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