Miniaturiste de Jessie BURTON

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miniaturiste gallimardParution : en mars 2015 aux éditions Gallimard collection Du monde entier et en poche chez Folio en mars 2017.

The Miniaturist est traduit de l’anglais par Dominique Letellier.miniaturiste folio

Le style, le genre : roman historique inspiré par une maison de poupée du 17e siècle exposée au Rijksmuseum d’Amsterdam et qui appartenait à Petronella Oortman (1656 – 1716).

 

L’auteur : jessie Burton miniaturisteJessie est une jeune auteure anglaise née en 1982, Miniaturiste est son premier roman, quel talent dès le premier essai (mais quatre ans de travail tout de même pour l’écrire). Elle a la particularité d’être actrice avec à son répertoire, entre autres, une pièce de Peter Handke au National Theater de Londres. Elle a étudié dans la Central School of Speech and Drama et à l’université d’Oxford. Un deuxième roman vient de sortir au printemps toujours chez Gallimard Les filles au lion qui a pour cadre l’Andalousie des années 30 et le Londres des années 60.

Les lieux : Amsterdam (Pays-Bas)

L’histoire : le roman s’ouvre le mardi 14 janvier 1687 sur un enterrement dans la Vieille Église d’Amsterdam, deux femmes sont éplorées. Après un retour en arrière en octobre 1686 on comprend que l’une des deux est Petronella (Nella) Oortman, dix-huit ans lorsqu’elle quitte son village d’Assendelft. Elle est venue rejoindre à Amsterdam son mari, Johannes Brandt. C’est un homme d’âge mûr, riche marchand, qui vit dans une magnifique demeure entretenue par deux serviteurs, Cornelia une jeune orpheline et Otto un « nègre ». Sa sœur Marin, célibataire de 32 ans, qui vit également dans cette maison accueille Nella avec froideur. Malgré les espérances de Nella, Johannes la délaisse, elle en souffre et s’ennuie.

« Les deux nuits qui suivent, Nella attend que Johannes pose les mains sur elle et donne à sa vie un nouveau départ. Elle laisse la porte de sa chambre entrouverte, la clé accrochée à l’épais panneau en chêne, mais au matin, comme elle, la porte n’a pas été touchée. Il semblerait que son mari travaille tard. La nuit, elle entend la porte d’entrée claquer, et aussi à l’aube, quand le soleil perce à l’horizon. Elle s’assied, la lumière encore faible lui fait ouvrir les yeux, et elle se rend compte qu’à nouveau, elle est seule. »

Pour cadeau de noce Johannes offre à son épouse un cabinet, maison de poupée représentant leur propre intérieur, que la jeune fille après s’être demandée ce qu’elle va bien pouvoir en faire, entreprend d’animer grâce aux talents d’un miniaturiste mystérieux. Les créations des personnages, animaux ou objets sont d’une ressemblance troublante avec la réalité. Qui est cet artisan ? Quels secrets veut-il faire découvrir à Nella ?

Mon avis : le cabinet joue un rôle important, il existe vraiment et est conservé au Rijksmuseum c’est en le voyant en 2009 en visitant le musée que Jessie trouve le sujet de son roman (mais ce n’est pas une biographie) : cette maison de poupée, très sophistiquée appartenait à Petronella Oortman épouse d’un riche marchand de soie et valant au 17e siècle une fortune, le tsar Pierre 1er est même venu de Russie pour la voir. Le roman se déroule dans une sorte de huis clos dans la maison des Brandt, située le long du Herengracht (un des principaux canaux d’Amsterdam), l’atmosphère est à couper au couteau. L’accueil fait à Nella est sinistre et le comportement de Johannes très étrange, mariage arrangé ou autre chose ? Son travail harassant à la VOC (la Compagnie néerlandaise des Indes orientales) et ses voyages lointains n’expliquent pas tout. Ce n’est pas mieux du côté de Marin qui peut être tout à la fois autoritaire et très vulnérable quand elle est à l’abri des regards. Que fait une jeune fille qui s’ennuie, elle fouine… et surprend des paroles, des écrits qui la troublent. Une série d’évènements et de rencontres bien amenés vont définitivement faire basculer Petronella dans l’indicible, mais je ne vous dirai pas quoi. C’est cette épreuve qui va la transformer et lui permettre de s’affirmer dans un monde d’hommes.

C’est un roman captivant, agrémenté d’une touche de surnaturel qui convient bien à cette époque où la prégnance de l’Église calviniste écrase les individus. Elle contrôle la vie de tous, même dans les boulangeries elle interdit de faire des gâteaux en forme d’être humain, elle pourchasse toute déviance et impose son diktat aux femmes. « Dieu se vengerait si on s’accordait trop de plaisir. » Le travail de documentation restitue remarquablement bien la vie à Amsterdam à cette époque.

Pour résumer : un roman prenant et impossible à lâcher qui va vous tenir en haleine avec ses multiples rebondissements.

 

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