Parution : en janvier 2016 aux éditions Finitude, et en poche folio en mars 2017.
Le style, le genre : drame habillé de beaucoup de fantaisie, alternant le récit du fils et quelques pages du journal du père.
L’auteur : exceptionnellement je vous livre la bio visible sur le site de son éditeur Finitude car je ne pourrai pas faire mieux…
Olivier Bourdeaut est né au bord de l’Océan Atlantique en 1980. L’Éducation Nationale, refusant de comprendre ce qu’il voulait apprendre, lui rendit très vite sa liberté. Dès lors, grâce à l’absence lumineuse de télévision chez lui, il put lire beaucoup et rêvasser énormément. Durant dix ans il travailla dans l’immobilier allant de fiascos en échecs avec un enthousiasme constant. Puis, pendant deux ans, il devint responsable d’une agence d’experts en plomb, responsable d’une assistante plus diplômée que lui et responsable de chasseurs de termites, mais les insectes achevèrent de ronger sa responsabilité. Il fut aussi ouvreur de robinets dans un hôpital, factotum dans une maison d’édition de livres scolaires – un comble – et cueilleur de fleur de sel de Guérande au Croisic, entre autres.
Il a toujours voulu écrire, En attendant Bojangles en est la première preuve disponible. »
Ses modèles en littérature sont Scott Fitzgerald et Truman Capote. Il a obtenu pour ce livre en 2016 le Prix France Télévision, le Prix RTL Lire du meilleur livre de l’année, le Prix du roman des étudiants de France Culture – Télérama, le Prix de l’Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire, le Prix Emmanuel-Roblès et le Prix Hugues Rebell.
Les lieux : en région parisienne et en Espagne, mais les lieux n’ont pas trop d’importance.
L’histoire : un jeune garçon raconte quelques années de son enfance, Louise une maman fantasque, Georges un papa amoureux et une vie faite de fantaisie et de poésie, de bonheur, d’amour et de musique sur le rythme de Nina Simone « Mister Bojangles » (à écouter). Il est rythmé par quelques pages du Journal de Georges offrant une vision plus grave.
Cette vie qui est la sienne, ce garçon la pense normale, alors devant l’incompréhension… « A l’école, rien ne s’était passé comme prévu, alors vraiment rien du tout, surtout pour moi. Lorsque je racontais ce qui se passait à la maison, la maîtresse ne me croyait pas et les autres élèves non plus, alors je mentais à l’envers. Il valait mieux faire comme ça pour l’intérêt général, et surtout pour le mien. A l’école, ma mère avait toujours le même prénom, Mademoiselle Superfétatoire n’existait plus, l’Ordure n’était plus sénateur, Mister Bojangles n’était qu’un bête disque qui tournait comme tous les disques, et comme tout le monde je mangeais à l’heure de tout le monde, c’était mieux ainsi. Je mentais à l’endroit chez moi et à l’envers à l’école, c’était compliqué pour moi, mais plus simple pour les autres. »
L’histoire tourne autour de cinq personnages, l’enfant narrateur, le père, la mère, Mademoiselle Superfétatoire, une grue, oiseau élégant ramené d’un voyage, et « l’Ordure » un sénateur du centre de la France ami du père. « La journée, il allait travailler au palais du Luxembourg, qui se trouvait bien à Paris, pour des raisons que j’avais du mal à comprendre. Il disait qu’il allait travailler tard mais revenait toujours très tôt. Le sénateur avait un drôle de train de vie. En rentrant il disait que son métier était beaucoup plus drôle avant la chute du mur, parce qu’on y voyait beaucoup plus clair. J’en avais déduit qu’il y avait eu des travaux dans son bureau, qu’on avait cassé un mur et bouché les fenêtres avec. »
L’histoire est belle et pétillante mais bien vite cette maman bascule vers autre chose…
Mon avis : quand on pense que l’auteur, selon la petite bio au début du livre, a longtemps hésité avant d’écrire se sentant tout petit devant sa bibliothèque, on ne peut que se féliciter qu’il ait pris la bonne décision ! (D’autres n’ont pas cette pudeur) Ce livre est drôle et grave, émouvant, le succès qu’il a rencontré dès sa sortie en janvier 2016 est bien mérité. Ce n’est pas un roman autobiographique même s’il s’est servi de quelques scènes de son enfance, par exemple celle de la télévision coiffée d’un bonnet d’âne et d’autres anecdotes. J’ai envie de vous citer tellement de passages pour vous donner envie que je ne vais me contenter que d’un seul, tout le livre est à cette image : « – Henriette, faisons les valises, ce soir je veux prendre l’apéritif sur le lac ! – Alors on jetait des milliards de choses dans les valises, ça volait dans tous les sens. Papa hurlait : – Pauline, où sont mes espadrilles ? – Et maman répondait : – A la poubelle, Georges ! C’est encore là qu’elles vous vont le mieux ! – Et Maman lui lançait : – Georges n’oubliez pas votre bêtise, on en a toujours besoin ! – Et mon père répondait : – Ne vous en faites pas Hortense, j’ai toujours un double sur moi ! – On oubliait toujours des trucs, mais on était souvent pliés en quatre pour faire nos bagages, en deux temps trois mouvements. »
Pour résumer : Pour ceux qui comme moi attendent souvent la sortie des livres en poche, foncez, vous en sortirez ravis, ça pétille à toutes les pages et même quand elles deviennent plus sombres elles restent empreintes de poésie.
complétement d’accord avec Annie : j’ai été emballée par cette histoire entre conte et roman : de l’humour, de la tendresse, de l’inquiétude…
J’attends le film…..