Parution : en Grande Bretagne en 1999 sous le titre The firemaker, aux éditions du Rouergue en France en 2005 pour le grand format, puis en poche chez Babel Noir en 2007.
Traduction de l’anglais par Ariane Bataille.
Le style, le genre : roman policier classique.
L’auteur : Peter est né à Glasgow en décembre 1951. Il est romancier mais aussi scénariste de télévision pour la TV écossaise et la BBC. Ses romans ont en général pour cadre l’Ecosse, mais aussi la Chine où il est membre honoraire de l’Association des auteurs chinois de romans policiers. Meurtres à Pékin est le premier roman d’une série chinoise avec pour héros le commissaire chinois Li Yan et la médecin légiste américaine Margaret Campbell.
Il vit en France dans le Lot près de Saint Céré. « Vivre en France me donne du recul par rapport à mon pays d’origine, s’amuse-t-il. C’est seulement quand je me suis installé ici que j’ai commencé à écrire sur l’Ecosse. Maintenant, mon chez moi, c’est ici. » (Le Monde des Livres 7 août 2014)
Les lieux : Pékin (Chine).
L’histoire : Le cadavre carbonisé d’un homme est découvert un matin dans un parc de Pékin. Le même jour, deux autres corps sans vie sont trouvés à deux endroits différents de la ville. Pour seul indice, un mégot de cigarette américaine laissé en évidence à côté de chacun des trois corps, comme une signature.
Margaret Campbell, médecin légiste aux Etats-Unis, spécialisée
dans les brûlés, qui se trouve à Pékin pour une série de conférences, va se voir embarquée malgré elle dans l’enquête de Li Yan, fraîchement promu commissaire. L’Américaine rigoureuse et le policier chinois, ironique et énigmatique, choisissent deux approches totalement différentes d’un même objectif. Deux mondes s’affrontent, mais, devant la complexité d’une affaire qui cache un secret monstrueux, les deux investigateurs vont devoir faire taire leurs oppositions et unir leurs talents pour découvrir la vérité, fût-ce au péril de leur vie. Car si les lieux sont exotiques et chargés de tradition, les dangers, eux, sont bien du XXIe siècle : menace des OGM et remous dans les milieux politiques.
Mon avis : à travers les différents personnages les traditions et la modernité se télescopent tout au long du roman ; le capitalisme et le système communiste fournissent un bon cadre pour une énigme policière à résoudre. Il y est question de manipulations génétiques, de mutation de virus et de savants fous. C’est un roman agréable et complexe, on comprend que l’auteur connait bien la Chine, mais Peter a introduit en plus une touche d’eau de rose, qui ne déplaira pas à certain(e)s mais qui, moi, m’a un peu dérangée, c’est un peu téléphoné mais bon le roman est bien construit, on ne le lâche pas, c’est ce que l’on demande à un roman policier, non ?
Pour résumer : bon roman policier sans être génialissime, mais la fin est plus rugueuse et m’a bien plu. J’avais préféré l’Homme de Lewis et sa suite qui se déroulent en Ecosse.
Les lecteurs qui apprécient les récits policiers de l’auteur chinois Qiu Xiaolong, ceux de Montalban et enfin ceux de Camilleri, aimeront les romans de Jean Tuan (L’empreinte du dragon / Terres rares / Oxymore) chez CLC Editions. Une plongée dans « les basses œuvres » du régime chinois menée par un sympathique commissaire de police dont le sens critique et l’amour de la gastronomie (française et chinoise) ne sont pas en reste comparés au commissaire Montalbano et au privé Pépé Carvalho. On se régale (au sens propre et au figuré)…