Parution : éditions du Rouergue 2011 – en édition de poche Babel Noir en janvier 2013
Traduit de l’anglais par Jean-René Dastugue
Le genre / Le style : roman policier, roman sur les souvenirs d’enfance et la condition sociale des enfants orphelins en Ecosse au XXe siècle. Le roman est écrit à la troisième personne, sauf pour le vieux Tormod Macdonald qui se souvient à la première personne.
L’auteur : Peter est né à Glasgow en décembre 1951. Il est romancier mais aussi scénariste de télévision pour la TV écossaise et la BBC. Ses romans ont pour cadre l’Ecosse, mais aussi la Chine où il est membre honoraire de l’Association des auteurs chinois de romans policiers. Il obtient pour ce 2e volet de la trilogie de Lewis le prix des Ancres Noires 2012. Il vit en France dans le Lot près de Saint Céré. « Vivre en France me donne du recul par rapport à mon pays d’origine, s’amuse-t-il. C’est seulement quand je me suis installé ici que j’ai commencé à écrire sur l’Ecosse. Maintenant, mon chez moi, c’est ici. » (Le Monde des Livres 7 août 2014)
Les lieux : Ecosse (les îles Hébrides dont l’île de Lewis)
L’histoire : à la fin du premier volet de cette trilogie nous avions laissé Fin Macleod désespéré par la mort de son fils Robbie, en souffrance conjugale et fort remué d’être retourné sur son île natale pour résoudre un meurtre qui concernait des amis d’enfance. Nous le retrouvons divorcé, ayant quitté la police, décidé à revenir vivre sur l’île et toujours obsédé par le dossier d’accident de son fils, comment retrouver le chauffard qui a causé sa mort ?
Fin débarque du ferry au moment où l’inspecteur George Gunn assiste à l’extraction d’un cadavre parfaitement momifié prisonnier d’une tourbière. Le mort non identifié n’est cependant pas un témoin des temps pré historiques comme supposé en premier lieu. Il s’agit du corps d’un jeune homme mort depuis environ 60 ans. Comment Fin Macleod se trouve-t-il mêlé à cette histoire ? Parce que, rappelez vous, dans le premier roman tous les hommes de Crobost avaient dû donner un échantillon de leur ADN pour pouvoir être éliminés des suspects du meurtre d’Angel Macritchie. L’autopsie révèle que l’ADN du cadavre est proche de celui de Tormod Macdonald, le père de Marsaili Macdonald amie d’enfance et amoureuse dans sa jeunesse (et encore aujourd’hui) de Fin. Tout pourrait être simple, à un détail près, c’est que Tormod âgé d’environ 75 ans est atteint de démence sénile et ne se souvient de son passé que par bribes.
Fin parvient peu à peu, en menant une enquête parallèle et en faisant parler le vieil homme, à remonter dans le temps.
Mon avis : Comme dans la première histoire la découverte d’un corps est juste le prétexte à une remontée dans le temps. Cette fois ci il s’agit de se pencher sur le triste sort des enfants écossais orphelins ou abandonnés. Ils étaient recueillis par l’église catholique dans des maisons à la discipline de fer ou placés dans des familles qui avaient pour seule motivation d’avoir à disposition de la main d’œuvre bon marché. La chaleur humaine leur était définitivement interdite, d’autant plus que ces enfants catholiques étaient traités comme des moins que rien dans certaines îles protestantes…
J’ai beaucoup aimé la façon dont Peter May fait évoluer la relation entre Fin et Marsaili ainsi qu’entre Fin et Fionnlagh, le fils (dont il ignorait l’existence jusqu’à la fin du premier volume) qu’il a eu avec Marsaili. Le suspense est parfaitement mené, le récit de Tormod est haletant, c’est un livre magnifique.
Pour résumer : Aussi bon que le premier volume, peut être même encore meilleur. Il faut absolument lire cette trilogie. Il me reste le troisième, je finis un roman japonais et je me jette dessus, chronique à venir ! 🙂
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