Parution : en septembre 2016 dans les éditions Fayard.
Broché : 400 pages – 20 €
Le style, le genre : classé dans les romans mais largement autobiographique, entièrement tourné vers l’armée. Écrit du point de vue d’Emma Linarès, cette jeune fille qui refuse la médiocrité et s’engage pour la France.
L’auteur : après des études de lettres à la Sorbonne et de criminologie à New York, puis un passage à Radio Classique en tant que journaliste Émilie Guillaumin a passé deux ans au sein de l’armée de terre française, aventure dont elle a tiré ce roman Féminine. Son roman suivant L’Embuscade (Fayard, 2021) est remarquable.
Les lieux : dans les Alpes dans un régiment de chasseurs alpins pour la PMS, puis l’école des officiers de Saint Cyr Coëtquidan et enfin dans un régiment dans la Marne (Cormontreuil).
L’histoire : Emma Linarès voulait que sa vie soit intense. Voire héroïque. Grande lectrice, elle se rêvait en personnage de roman. Un jour, après y avoir longuement songé, elle a franchi le portail intimidant d’un camp militaire. L’armée. N’était-ce pas là que se vivaient les dernières aventures ? Sans doute. Mais seulement quand elle aurait appris à s’habiller en moins de cinq minutes, à ramper dans la boue, à se mettre au garde-à-vous, à nommer chaque pièce de son fusil d’assaut et à chanter sa nostalgie virile pour une belle blonde restée au pays…
Mon avis : c’est à la suite du coup de cœur éprouvé lors de la lecture de son deuxième roman L’embuscade que j’ai choisi ce livre. Très autobiographique comme souvent le sont les premiers romans, j’ai aimé la façon de décrire son point de vue de femme dans cet univers de mecs dont la plupart voit encore comme une incongruité la présence des femmes. Son récit pas manichéen mais tout simplement réaliste nous entraine à sa suite dans les marches de nuit, dans les exercices qui consistent à se tenir prêts à être opérationnel en pleine nuit à coups de grenade interrompant le sommeil à 4 ou 5 reprises. Les exercices physiques, le maniement des armes, les cours sur la stratégie militaire complètent cette formation exigeante. Les portraits des formateurs et du commandement sont souvent drôles et piquants, comme partout les officiers peuvent se présenter sous leur meilleur jour comme sous leur moins bon…
En guise d’interlude nous la suivons à Paris lors de ses permissions et ses retrouvailles avec Hugo son tout nouvel amour, comment va-t-il supporter ce rythme ? elle s’en inquiète, peut-être un peu plus que ses collègues masculins dans la situation inverse !
C’est un roman qui peut sans doute diviser les lecteurs, ceux qui ne sont concernés ni de près ni de loin par l’armée pourront trouver quelques passages un peu longs, mais ceux qui sont intéressés par la chose militaire ou qui ont des proches ayant effectué la PMS (préparation militaire supérieure d’une durée de 3 semaines) y trouveront une intensité assez exceptionnelle.
Pour résumer : cette expérience est féminine certes mais concerne finalement l’ensemble des jeunes gens. Lisez L’embuscade et suivez cette auteure, elle promet !