Parution : en août 2022 dans les éditions Albin Michel – Traduction de l’anglais (américain) par Marina Boraso.
Broché : 704 pages – 24.90 € Poche : 704 pages – 9.40 €
Le style, le genre : roman historique et avec un brin d’anticipation.
L’auteur : Anthony Doerr est né le 27 octobre 1973 à Cleveland (Ohio – États Unis). Fils d’une professeure de sciences il se met à l’écriture dès le début 2000. Il publie plusieurs romans qui resteront assez confidentiels aux États Unis comme Le nom des coquillages (2003), et À propos de Grace (2006). Le mur de mémoire (2013) marque un tournant : il prend place dans la liste finale du National Book Award. Pour Toute la lumière que nous ne pouvons voir (2015) il obtient le Prix Pulitzer. Il sera un phénomène d’édition aux États Unis vendu à plus de 2 millions d’exemplaires, gros succès public également en France.
Les lieux : l’Amérique des années 1950 à nos jours, et Constantinople au 15e siècle.
L’histoire : Un manuscrit ancien traverse le temps, unissant le passé, le présent et l’avenir de l’humanité. Le roman d’Anthony Doerr nous entraîne, à travers plusieurs personnages, de la Constantinople de 1439 à 1452 (Anna, Omeir) à un futur pas si lointain (Konstance) où l’humanité joue sa survie à bord d’un étrange vaisseau spatial en passant par l’Amérique des années 1950 à nos jours (Zeno, Seymour). Tous ces personnages ont vu leur destin bouleversé par La Cité des nuages et des oiseaux, un mystérieux texte de la Grèce antique qui célèbre le pouvoir de de l’écrit et de l’imaginaire.
Mon avis : un récit choral qui m’a emballée… et pas que moi (coup de cœur des libraires), et une ode aux livres et aux bibliothécaires. Dans un univers
complètement différent de son précédent roman tout le récit tourne autour d’un texte d’Antoine Diogène (auteur ayant réellement existé) et de son manuscrit la cité des nuages et des oiseaux (fictif) qui commence ainsi : Étranger, qui que tu sois, ouvre ceci et tu apprendras des choses stupéfiantes. Autant dire que la promesse est tenue et qu’il est impossible de refermer le livre. J’ai été séduite par l’histoire des différents personnages :
Konstance, enfermée dans une capsule du vaisseau spatial Argos fonçant vers une nouvelle Terre à habiter « Beta Oph2 », la terre étant devenue inhospitalière pour l’Humanité ou ce qu’il en reste ;
Anna, orpheline qui vit avec sa sœur ainée Maria chez le propriétaire d’un atelier de broderie de Constantinople, Nicolas Kalapathes.
Omeir, à 300 kms de Constantinople, qui a eu la malchance de naître avec un bec de lièvre et qui devient un paria ;
Zeno, rat de bibliothèque que l’on découvre vieux en début d’ouvrage mais dont on va découvrir progressivement la vie ;
Seymour, 17 ans et autiste, passionné d’arbres et de chouettes qui vit avec une mère perpétuellement en galère financière.
Le lien : l’émerveillement et la passion contenus dans les fragments d’un manuscrit. Certes fictif, l’auteur nous dit qu’il est inspiré des fragments de Les merveilles d’au-delà de Thulé du même Antoine Diogène, rapporté par Photius.
Pour résumer : brillant, addictif et tellement bien écrit. Très bon moment de lecture.