Parution : en novembre 2014 dans les éditions du CNRS.
Broché : 192 pages – 20 € (difficile à trouver car épuisé, bibliothèque, occasion ou guetter une réimpression)
Le style, le genre : essai historique et scientifique.
L’auteure : elle est née en 1976 à Baudour en Belgique. Elle est astrophysicienne et travaille à l’Université de Liège. Elle est spécialiste des étoiles massives et de leurs interactions avec leur environnement. Ingénieure des
télécommunications et docteure ès sciences spécialisée en astrophysique, elle est l’auteure de plusieurs ouvrages de vulgarisation dont Les couleurs de l’Univers, (éditions Belin en 2005) Voyager dans l’espace (éditions du CNRS en 2013)
Les lieux : un peu partout sur notre Terre dans les familles… les universités et les observatoires.

Le thème : Qui a découvert un nombre exceptionnel de comètes et d’astéroïdes ? Une femme. Qui a permis d’organiser la population stellaire ? Des femmes. Et la loi permettant d’arpenter d’univers ? Encore et toujours… une femme ! Pourtant, quand il s’agit de citer au hasard un « astronome historique », on pense le plus souvent à des hommes : Galilée, Copernic, ou plus près de nous, Hubble. Certes, au cours des siècles, les femmes n’ont guère eu l’occasion d’accéder aux sciences en général et à l’astronomie en particulier. Est-ce pour autant une raison de croire en l’absence totale de leurs contributions ?

À rebours des idées reçues, Yaël Nazé retrace le parcours de quelques scientifiques importantes qui ont en commun une particularité : leur sexe. L’ouvrage suit la trame des grandes découvertes, chaque domaine donnant lieu à une description des phénomènes astronomiques concernés et à un récit où l’on retrouve les grandes figures féminines de l’astronomie.

Mon avis : c’est un livre qui se place dans une perspective de vulgarisation donc il est d’une lecture aisée mais aussi très instructive sur l’apport des femmes dans la connaissance de notre Univers. Yaël ne se place pas dans une posture de féminisme à tout prix, mais rappelle tranquillement à travers la vie de quelques-unes l’importance de leurs découvertes et surtout leur lutte farouche pour pouvoir exercer leur passion. Nous rencontrons des hommes très bienveillants et aidants et d’autres qui le sont beaucoup moins (le harem de Pickering à Harvard est à cet égard spectaculaire, je vous laisse le découvrir). Bien évidemment c’est le statut marital qui détermine le degré de liberté, le mariage c’est souvent la fin de l’histoire… et là encore un père ou un mari bienveillant permettaient d’accéder à une carrière.

Yaël commence son inventaire avec En-Hedu-Anna, fille de l’empereur babylonien Sargon 1er, (14e ou 13e s. avant JC) qui dirige les observatoires de l’empire ; Aganike princesse égyptienne, fille du roi Sésostris (19e s. avant JC) ; puis Hypatie, l’Égyptienne ; Sonduk, la Coréenne, etc.
Viennent ensuite les plus contemporaines, au 18e s. Caroline Herschel ou Carolyn Spellman Shoemaker au début du 20e s.

Les noms de Williamina Paton Flemming, Annie Jump Cannon, Henrietta Swan Leavitt, Eleanor Margaret Peachey Burbidge ne vous disent rien ? Normal…, à moi non plus avant d’avoir lu ce livre. Et pourtant que de découvertes importantes !
Ce que j’ai particulièrement apprécié dans ce livre, qui se dévore comme un roman, c’est l’histoire individuelle de ces femmes, semée d’embûches. C’est aussi les explications scientifiques des découvertes qui sont très astucieusement placées dans des encadrés, textes plus difficiles pour les non-initiés en astronomie, mais qui restent tout de même accessibles à ceux et celles qui sont intéressés. Merci à Denis mon mentor en astronomie qui me l’a prêté 😊.
Pour résumer : livre passionnant qui me donne envie de découvrir un autre de ses ouvrages, L’astronomie des anciens (Belin en 2009 avec une nouvelle édition augmentée en 2018 sous le titre Astronomies du passé).

Merci, de la part de ton mentor en astronomie 😉, je suis très heureux que ce livre t’ait plu.
A noter : les Américains construise un télescope au Chili qui va s’appeler Vera Rubin (en étudiant les étoiles dans les galaxies, elle se rend compte qu’en périphérie les étoiles devraient être éjectées des galaxies vu leur vitesse de rotation, or elles restent en place. Vera Rubin met ainsi le doigt sur la « Matière Noire » 🤩).
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J’ai entendu une émission passionnante sur Vera Rubin dont parle ton mentor. Incroyable, les bâtons qu’on lui a mis dans les roues (et des prétextes aussi idiots que : pas possible d’aller travailler dans cet observatoire car il n’y a pas de toilettes pour femmes. Elle ne s’est pas démontée et a rajouté Wo devant Men sur la porte des toilettes, le problème était réglé 🤣). Tous ces parcours m’intéressent aussi, je vais fouiner en bibliothèque…
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oui l’histoire des toilettes est mentionnée dans le livre. Tous les parcours sont semés d’embûches, ce qui est bien triste c’est quand certaines de ces femmes ont finalement renoncé. J’avais envie de hurler… je l’ai fait symboliquement 😔
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