Nature morte de Louise PENNY

Parution : en juin 2011 dans les éditions Actes sud, collection Actes Noirs. En poche Babel Noir en septembre 2012. Traduction de l’anglais (Canada) par Michel Saint-Germain.

Broché :  320 pages – 23.50 €  Poche : 448 pages 10.20 €

Le style, le genre : roman policier, type Cosy crime, roman à énigme classique. L’œuvre de l’auteure est souvent comparée à celle d’Agatha Christie. Nature morte est le premier roman de la série « Une enquête de l’inspecteur-chef Armand Gamache » qui en compte presque une vingtaine 😊. Le deuxième est Sous la glace, le troisième Le Mois le plus cruel, le quatrième Défense de tuer, (…).

L’auteure : elle est née le 1er juillet 1958 à Toronto. Après des études universitaires en arts appliqués elle travaille pendant 18 ans à Radio Canada en tant qu’animatrice radio. Ses romans mettant en scène l’inspecteur-chef Armand Gamache, tous publiés chez Actes Sud, ont été traduits dans plus de trente langues. En 2017, elle a reçu l’Ordre du Canada pour sa contribution à la culture canadienne. Louise Penny habite dans un village au sud de Montréal. Récompensée par de nombreux prix littéraires prestigieux à travers le monde, elle est lauréate quatre fois de suite du Prix Agatha pour le roman policier (2007 à 2010). Son dernier ouvrage, Le pendu, a paru en novembre 2025.

Les lieux : au Canada (Québec) dans le village de Three Pines.

L’histoire : le matin de Thanksgiving, on découvre dans le paisible petit village québécois de Three Pines le cadavre d’une vieille dame aimée de tous. L’inspecteur Armand Gamache, de la Sûreté du Québec, est chargé de l’enquête.  Tandis que ses adjoints procèdent aux premiers interrogatoires, il s’abstrait du tumulte, s’assied sur un banc dans le parc du village, s’imprègne des lieux et observe. Lentement, la perfection du tableau s’estompe. Des craquelures d’abord invisibles lézardent le vernis, l’œil averti devine les retouches, les coupables repentirs, les inavouables repeints.  Ce meurtre est déroutant. Qui voudrait voir morte une vieille dame aussi gentille, une enseignante à la retraite, peintre à ses heures, qui a vu grandir tous les enfants du village et dirigeait l’association des femmes de  l’église anglicane ? Le mystère s’épaissit à mesure que l’on met au jour des œuvres d’art que la victime a longtemps gardées secrètes. Rustiques, primitives et troublantes, ces peintures touchent différemment tous ceux qui les voient… 

Le premier roman d’une série qui a reçu les récompenses les plus prestigieuses.

Mon avis : je me rends compte que l’article sur le premier épisode de cette série policière a mystérieusement disparu de mon site. Je vous livre le début du roman pour vous donner envie, car moi j’adore !

Vous allez rencontrer pour la première fois Armand Gamache et ne plus le quitter. C’est une belle rencontre ! Les quatre premiers de la série sont sur le site.

« Mlle Jane Neal se présenta devant Dieu dans la brume matinale du dimanche de Thanksgiving. Ce décès inattendu prit tout le monde au dépourvu. La mort de Mlle Neal n’était pas naturelle, sauf si l’on croit que tout arrive à point nommé. Si c’est le cas, Jane Neal avait passé ses soixante-seize années à s’approcher de ce dernier instant où la mort vint à sa rencontre, dans une érablière aux tons ardents, près du village de Three Pines. Elle tomba bras et jambes écartés, comme si elle avait voulu former la silhouette d’un ange dans les feuilles mortes aux couleurs vives. L’inspecteur – chef Armand Gamache, de la Sûreté du Québec, posa un genou par terre. Son articulation claqua tel un coup de feu et ses grandes mains expressives survolèrent le minuscule cercle de sang qui maculait le cardigan pelucheux, comme s’il pouvait, par magie, faire disparaître cette blessure et guérir cette femme. Mais non. Il n’avait pas ce don. Heureusement, il en avait d’autres. L’odeur de naphtaline, qu’il associait à sa grand-mère, lui monta au nez. Les yeux doux et bienveillants de Jane le regardaient fixement, comme étonnés de le voir là. Lui aussi, sans le montrer, s’étonnait de la voir là. Il avait son petit secret. Il ne la connaissait pas, non. Son petit secret, c’était que, à la cinquantaine bien sonnée, passé le sommet d’une longue carrière qui paraissait en perte de vitesse, il s’étonnait toujours devant la mort violente. C’était une étrange réaction de la part du chef de l’escouade des homicides, mais elle expliquait peut-être en partie pourquoi il ne s’était pas hissé davantage dans le monde cynique de la Sûreté. Gamache espérait toujours qu’on se soit trompé et qu’il n’y ait aucun cadavre. Mais Mlle Neal était de plus en plus rigide, cela ne faisait aucun doute. Se redressant avec l’aide de l’inspecteur Beauvoir, il boutonna son Burberry doublé pour se protéger du froid d’octobre, et s’interrogea. Quelques jours avant sa rencontre avec la mort, Jane Neal s’était fait attendre à un autre rendez-vous. Elle était convenue de prendre un café au bistro du village avec sa chère amie et voisine Clara Morrow. Arrivée la première, Clara choisit une table à la fenêtre et attendit. Comme elle avait tendance à s’impatienter, le mélange d’agacement et de café au lait produisit en elle une exquise trépidation. Frémissante, Clara passa un long moment à contempler, par la fenêtre à meneaux, le parc du village entouré de vieilles demeures et d’érables. Ces arbres, lorsqu’ils prenaient des teintes époustouflantes, du rouge à l’ambre, étaient à peu près les seules choses qui changeaient dans le vénérable village. Entre les meneaux, elle vit un pick-up arriver paresseusement par la rue du Moulin avec, allongée sur le capot, une magnifique biche tachetée. La camionnette fit lentement le tour du parc, ralentissant le pas des villageois. C’était la saison de la chasse, mais ces chasseurs – ci venaient surtout de Montréal ou d’autres villes. Ils louaient des pick-up et, tels des mastodontes en quête de nourriture, régnaient sur les routes de terre, de l’aube au crépuscule, à la recherche de cerfs. Lorsqu’ils en repéraient un, ils s’arrêtaient sournoisement, sortaient du camion et tiraient. Tous les chasseurs n’étaient pas comme ça, Clara le savait bien, mais un bon nombre tout de même. Ayant ligoté le cerf au capot de leur camionnette, ces mêmes chasseurs parcouraient la campagne, certains, curieusement, d’exhiber ainsi la preuve de leur grandeur. » (…)

Pour résumer :  je vous conseille d’être vite sur vos patins pour cette série. Et surtout je vous souhaite de ne pas niaiser autour du puck. Je vous laisse traduire.😊

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.