Parution : avril 2013 aux éditions de poche d’Actes Sud : Babel Noir
traduction du suédois par Hege Roel-Rousson et Pascale Rosier
Le genre, le style : roman policier
Les lieux : Stockholm (Suède)
L’auteur : Lars Kepler est en fait le pseudo de deux auteurs suédois (mais n’est pas Sjöwall et Wahlöö qui veut…) Alexander et Alexandra Ahndoril. Nés respectivement en 1967 à Stockholm et en 1966 à Helsingborg, ils sont mariés depuis 1996. « L’Hypnotiseur » est leur premier roman en commun, ce fut un best seller en Suède.
L’histoire : Le roman débute par une description brève de la scène de crime : un policier découvre une famille assassinée dans leur maison et parmi les cadavres se trouve un jeune garçon vivant, le jeune Josef Ek, blessé de nombreux coups de couteaux et en état de choc.
L’inspecteur Joona Linna appelle Erik Maria Bark en pleine nuit depuis l’hôpital Karolinska à Solna dans la banlieue de Stockholm où est hospitalisée la victime. Il va avoir besoin de lui : c’est un psychiatre spécialisé dans le traitement des traumatismes aigus. Pour l’appeler il emprunte le téléphone de la médecin de garde Daniella Richards (c’est important pour la suite).
Très vite le décor et les éléments qui vont constituer l’intrigue sont plantés. Une crise conjugale quand Bark retrouve à l’hôpital Daniella, puis une jeune interne Maja Swartling ; dans le même temps nous comprenons que quelque chose de grave s’est produit dans le passé quand l’inspecteur Joona qui sollicite ce spécialiste de l’hypnose se voit répondre « Je me suis promis de ne plus jamais exercer l’hypnose » ; et puis la victime survivante n’est peut-être pas aussi victime qu’on le pense…
Mon avis : j’ai dit dans l’accueil du blog que je ferai un article pour chaque livre que je lirai : alors si on pouvait dire aux éditeurs d’Actes Sud qu’ils arrêtent de publier des polars sous prétexte qu’ils sont suédois…. Ce roman m’est tombé des mains. Même si l’histoire est passable, ce qui m’a dérangée c’est le style, avec des centaines de descriptions inutiles ou à la limite du ridicule. Est-ce voulu et je n’y ai pas été sensible ou est-ce la traduction ou la maladresse des écrivains ? Le personnage de Bark est shooté au-delà du possible et même dans ses moments de dépression je n’ai pas réussi à trouver le personnage crédible…
J’ai été très déçue d’autant plus que la collection Babel Noir est plutôt bonne…. Pour rester objective je vais citer quelques passages et ceux qui l’ont lus ou voudront le lire me diront ce qu’ils en pensent.
Page 134 : « D’une main il ouvre le couvercle de la boîte en bois rangée dans la poche de son pardessus, prend un comprimé de codéine, le porte à sa bouche et l’avale. » Question : on ne sait pas après dans la suite du récit où est l’autre main !!! Et on se doute bien qu’un comprimé ça s’avale…
Page 332 : « Joona raccroche. Il prend le bout de papier sur lequel il a inscrit le nom d’Eva Blau et retourne voir Anja. Une forte odeur d’oranges imprègne son bureau. Un saladier d’agrumes est posé près de l’ordinateur et de son clavier rose. Sur un mur, une grande affiche montre une Anja musclée qui nage le papillon lors des Jeux olympiques. » Ca n’a aucun intérêt à ce moment-là du récit !
Page 417 : « Quand j’arrivai à mon bureau, Maja Swartling attendait déjà à la porte. Ses lèvres pulpeuses peintes en rouge dessinèrent un grand sourire et la barrette fichée dans ses cheveux couleur de jais étincela lorsqu’elle s’inclina et demanda avec son espièglerie naturelle : – J’espère que le docteur ne regrette pas d’avoir accepté l’interview n°2. – Bien sûr que non, dis-je.
Elle se tenait tout près et je sentis le fourmillement en moi au moment de tourner la clé dans la serrure. » (Est-ce qu’il n’y a que moi qui trouve ça tarte ?)
Je m’arrête là, c’est comme ça pendant tout le bouquin. Sans ces passages le livre aurait fait 300 pages au lieu des 628 imprimées et on ne s’en serait portés que mieux car l’intrigue n’est pas mauvaise en soi (j’essaie de trouver quelque chose…).
Pour résumer : ce qui m’a fait tenir jusqu’au bout c’est la raison classique : savoir comment les personnages s’en sortent… ou pas.
Côté style, on dirait les premiers romans de James Ellroy ! 🙂
pas faux ! je n’y avais pas pensé …