Réparer les vivants de Maylis de KERANGAL

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Parution : aux éditions Verticales en janvier 2014 et en poche chez Folio en mai 2015.

Le genre, le style : littérature française, roman intime et bouleversant.

L’auteur : Maylis est née le 16 juin 1967 à Toulon, son père est capitaine au long cours et sa mère enseignante. Après des études secondaires en Normandie où elle passe son enfance, elle étudie à Paris l’histoire, la philosophie et l’ethnologie. Elle travaille d’abord chez Gallimard dans les secteurs des guides de voyages et des livres jeunesse puis est publiée par les excellentes éditions Verticales depuis 2000. Elle collabore à la revue Incultes (Le collectif Inculte est un groupe informel d’écrivains : Arno Bertina, Claro, Mathias Enard, Mathieu Larnaudie, Oliver Rohe… )

Son texte Naissance d’un pont Prix Médicis en 2010 est le roman qui l’a installée au rang d’auteure confirmée et … controversée. Elle obtient pour Réparer les vivants dix prix littéraires dont le Grand Prix RTL-Lire 2014.

Les lieux : la D 79 entre Etretat et Le Havre. L’hôpital du Havre. L’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, les hôpitaux de Strasbourg, Lyon et Rouen.

L’histoire : Simon Limbres est un jeune homme qui aime surfer avec ses amis sur les vagues des côtes normandes. Un petit matin gris, une session qui se termine, un retour dans un van et c’est l’accident. Simon est en état de mort cérébrale, les médecins n’ont plus qu’une préoccupation, après celle de recevoir avec douceur et respect sa famille, c’est de prélever ses organes.

Mon avis : très difficile d’écrire la critique d’un livre comme celui-là. Je l’ai beaucoup aimé, l’histoire est poignante, les émotions des parents et des soignants sont merveilleusement bien décrites. Toutes les étapes du don d’organes sont minutieusement passées au crible : la coordination entre les différents hôpitaux, les chirurgiens prêts à intervenir, les patients qui attendent le don miraculeux, la famille du donneur et le médecin chargé de recueillir l’accord des familles pour pousser les parents de Simon à accepter l’impensable, ouvrir le corps de leur enfant.

Maylis dit : « Le livre s’est imposé parce que j’ai vécu une série de deuils rapprochés. J’ai essayé de donner une forme à cette expérience que j’avais traversée, et qui a donné le climat du livre. D’où l’atmosphère du début de l’histoire, avant l’accident mortel du surfeur : des ciels tourmentés, une matière sombre, organique, magmatique. Cette mer de nuit, cette mer d’aube est un motif de la mort. »

C’est parce qu’il est émouvant ce livre qu’il est difficile de se détacher des personnages pour s’intéresser au style. C’est pourquoi j’ai attendu plusieurs jours avant d’en parler pour ne pas être trop influencée par mes émotions. Je dois avouer que j’ai quelquefois été dérangée par les envolées lyriques, qui la plupart du temps sont raccord avec l’abîme dans lequel sont plongés les parents de Simon, mais qui parfois m’ont fait décrocher de cette émotion. Cela m’a fait prendre une distance avec le récit, c’est dommage.

Pour résumer : selon les épreuves que chacun aura vécu ce livre sera soit un condensé de sensations intolérables puis résilientes, soit le récit imaginaire des rapports de l’Homme devant la mort (en espérant ne jamais connaître l’accident mortel d’un enfant).

 

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