Parution : mars 2016 aux éditions Phébus (leurs couvertures sont toujours aussi magnifiques)
Les lieux : Quelque part dans le département de la Marne à Bétheville. ou peut être Bétheniville à la limite des Ardennes ?
L’auteur : Jean-Luc Cattacin est né en 1962 en Ile de France, il est enseignant. A travers ciel est son premier roman. Il est également l’auteur d’un ouvrage historique paru aux éditions Vendémiaire en 2016 Libérateurs de l’Irlande : huit siècles de luttes.
Le style, le genre : roman français plein de grâce où il est question de l’enfance. Il est écrit à la première personne, celle d’un jeune garçon. Il est composé d’une suite de 32 très courts chapitres, pouvant passer pour des nouvelles mais qui sont situées dans une même unité temporelle et avec des personnages récurrents.
L’histoire : nous sommes dans un village entouré de champs de maïs et de bois, traversé par une rivière. Dans l’une des maisons un jeune garçon, sa famille composée de plusieurs frères, d’une mère dont on n’apprendra pas grand-chose, d’un père qui ne parle guère, de plusieurs tantes Rose, Emilie et Barbe, d’un cousin Lilian figure forte et délurée.
Chaque chapitre apporte une touche au royaume de l’enfance. C’est un triptyque classique : l’école juste ou injuste, la découverte de la nature douce ou cruelle, le rapport aux autres et la conscience d’être soi.
Des figures fortes prennent le pouvoir et vont très certainement marquer sa vie : entre autres Lilian le cousin téméraire, dominateur et volontiers transgressif, les maîtres d’école M. Surgeron et M. Deligne, Réré un gars simple et aimé de tous, … Et puis des éléments naturels : un silure dans la rivière, des limaces sur la route, la présence récurrente de Sang Gris un sanglier précédé d’une forte réputation et la nuit, la pluie, les étoiles, le cosmos, les animaux morts, le village qui se désertifie, et le vélo !…
Mon avis : Je vous invite à découvrir un premier roman délicieux et magnifiquement écrit. Comme souvent lors de la parution d’un premier roman ce sont les souvenirs d’enfance de l’auteur qui servent de socle. C’est mon coup de cœur de ce début d’année ! Il y a un signe qui chez moi vaut tous les éloges, je n’ai pas réussi à lire à la suite un autre livre, pour déguster le plaisir d’y demeurer encore. L’auteure coréenne a du attendre un petit peu !
Le texte de la quatrième de couverture prend tout son sens après la lecture du livre. Les éditeurs disent que c’est un roman enchanté : je suis d’accord.
Empreint de poésie, de réalisme et de moments réjouissants ces petites bribes de la vie campagnarde ont fait ressurgir mes plus chers souvenirs, et ma nostalgie !
De nombreuses interrogations sont abordées, la forêt et la nuit qui ont pour dénominateur commun de concentrer toutes les peurs enfantines, la communauté des élèves et des instits qui chacune a sa priorité : pauvre Piedloup et pauvre Monsieur Deligne qui se sentent parfois bien seuls, l’un fait parfois cours pour lui-même et l’autre ne craint qu’une chose être interrogé. Il y a aussi la vie du village avec ses rumeurs et ses drames, son bal du 14 juillet et son feu d’artifice, ses commerces moins fréquentés, etc.
Pour résumer : ne vous privez pas de ce moment de lecture-plaisir ! Vous terminerez le livre par le chapitre 32 qui vous offre une explosion de sensations de tout ce qui fait un terroir. A consommer sans modération.
Un commentaire Ajoutez le vôtre