Parution : avril 2014 aux éditions Denoël, et en poche chez Folio en mars 2015
Traduit du finnois par Anne Colin du Terrail
Le style, le genre : roman finlandais contemporain, fantaisiste voire absurde comme tous ses textes.
L’auteur : Arto est né le 20 avril 1942 en Laponie finlandaise, c’est un écrivain qui fait partie des écrivains finlandais les plus connus avec Mika Waltari. Son exubérance et sa fantaisie viennent peut être des circonstances de son arrivée sur terre : il est né dans un camion alors que ses parents fuient les chars soviétiques qui envahissent la Finlande. La Norvège puis la Suède accueillent ses parents jusqu’à l’arrivée en Laponie. Il exerce plusieurs métiers manuels comme bûcheron, ouvrier agricole ou flotteur de bois, ses expériences vont nourrir son œuvre. Il reprend des études de journalisme à l’âge de 20 ans et écrit pour le cinéma et la télévision. Il a publié plus de 35 romans pas tous traduits en français, et des recueils de poésie.
L’histoire : On l’ignore, mais chaque année, dans l’église de Kerimäki en Finlande, a lieu un séminaire de formation des anges gardiens. Cinq cents d’entre eux y sont réunis et, en moins d’une semaine, l’ange Gabriel et ses assistants ont la lourde tâche de leur apprendre à protéger un mortel et à le guider sur le droit chemin.
Parmi les célestes apprentis se trouve Ariel Auvinen, ange aussi zélé que maladroit. Après sa formation théorique, Ariel est passé aux exercices pratiques. Pas très concluant : après avoir guidé sa protégée, une vieille dame un peu bigote, vers le bar local où elle s’est consciencieusement saoulée, il s’est essayé aux acrobaties aériennes, mais avec des ailes de dix mètres d’envergure ce n’est pas gagné !
On lui confie toutefois un mortel : Aaro Korhonen, homme en tous points respectable et capable de s’occuper seul de ses affaires. Même un ange aussi maladroit qu’Ariel Auvinen ne parviendra sans doute pas à semer la pagaille dans sa vie, et encore moins à l’exposer aux tentations du démon. C’est du moins ce que croit l’ange Gabriel… (texte éditeur)
Mon avis : à un titre près, Le potager des malfaiteurs ayant échappé à la pendaison, j’ai tout lu de Paasilina. Ses romans sont à la fois pétillants, fantaisistes et grinçants. Cela a été une heureuse découverte pour moi il y a plus de vingt ans.
Je dois dire que j’ai pris moins de plaisir avec celui-ci, peut être la sensation de ne plus rien découvrir de nouveau ou alors un texte un peu plus faible. Mais je tenais à vous parler de cet auteur que les libraires adorent. Je vous conseille de plonger dans la lecture par exemple du Lièvre de Vatanen, La cavale du géomètre ou Un homme heureux qui sont mes préférés. Ils ont tous pour sujet la submersion espérée ou subie, en général d’un homme, d’un personnage passant d’une vie urbaine « normale » à un milieu naturel déroutant voire hostile mais peuplé d’animaux compatissants et sensibles.
La vie d’Arto est tout entière présente dans ses textes :
« J’étais un garçon des forêts, travaillant la terre, le bois, la pêche, la chasse, toute cette culture que l’on retrouve dans mes livres. J’ai été flotteur de bois sur les rivières du nord, une sorte d’aristocratie de ces sans – domiciles fixes, je suis passé d’un travail physique à journaliste, je suis allé de la forêt à la ville. Journaliste, j’ai écrit des milliers d’articles sérieux, c’est un bon entraînement pour écrire des choses plus intéressantes. ».
Pour résumer : ceux qui aiment les romans à la fois drôles et critiques sur notre société vont passer de bons moments de lecture. Paasilina a inspiré nombre de romanciers nordiques comme Jonas Jonasson ou plus proche de nous Romain Puertolas et son fakir coincé dans une armoire Ikéa.