Parution : en 2007 chez le très grand éditeur Christian Bourgois.
An einem Tag wie diesem est traduit de l’allemand (Suisse) par Nicole ROETHEL.
Je crains qu’il ne soit pas paru en poche (ou plus disponible), les Parisiens peuvent le trouver très régulièrement en occasion chez Gibert Joseph.
Le style, le genre : roman sur le quotidien (le couple, l’amour, l’ambition, les espérances) et sur les tourments de la vie dans un style très épuré.
Les lieux : Paris, la Suisse.
L’auteur : Peter Stamm est né en 1963 en Suisse. Après des études de commerce, il a étudié l’anglais, la psychologie, la psychopathologie et l’informatique comptable. Il a longuement séjourné à Paris, New York et en Scandinavie. Depuis 1990 il est journaliste, et écrivain. Il a rédigé une pièce pour la radio, une pièce pour le théâtre et a collaboré à de nombreux ouvrages. Il est, depuis 1997, rédacteur en chef du magazine Entwürfe für Literatur. Il a obtenu en 1998 le Rauriser Literaturpreis pour son premier roman, Agnès. Il vit actuellement à Winterthur.
L’histoire : Andreas est un Suisse de langue allemande qui vit à Paris depuis 25 ans. Il est professeur d’allemand dans un collège de Deuil la Barre dans la banlieue nord. Il partage son temps entre les cours, ses liaisons éphémères avec des femmes mariées de préférence et ses balades dans Paris. Sa vie est morne il a peu d’amis, un seul est présent dans le roman, Jean-Marc un professeur de sport de son collège. Une consultation chez son médecin fait basculer sa vie, il est peut être très gravement malade. Sa décision est prise il quitte Paris avec sa dernière maitresse en date, Delphine une jeune femme de 24 ans, direction son petit village suisse où habite son frère Walter et Fabienne son grand amour de jeunesse.
Mon avis : c’est le genre de roman dont il est difficile de parler car tout est dans l’atmosphère, dans les mots choisis. On part d’une situation banale qui débouche sur des considérations plus profondes : la vacuité de l’existence, l’étrangeté au monde et la solitude.
Avec Peter Stamm il ne faut attendre aucune manifestation d’empathie pour ses personnages, il est clair qu’on ne peut pas dire qu’il choisisse des héros positifs. Dans tous ses romans les héros masculins ont une peur viscérale de s’engager et éprouvent une angoisse de vivre. Andreas n’y fait pas exception, il peut être qualifié au premier abord, de mon point de vue féminin, d’égoïste voire de salaud, mais son étrangeté attire et intrigue.
Ce qui reste après la lecture ce n’est pas le souvenir de l’histoire en tant que telle, mais des sensations telles la mélancolie, la douleur de vivre, la vacuité des choses et des êtres.
Pour résumer : j’espère ne pas avoir découragé ceux qui ne connaissent pas Peter Stamm, ce serait dommage car je peux vous assurer que lorsqu’on a plongé dans son univers on y est sensible pour l’éternité ! J’en ai lu beaucoup, c’est à chaque fois puissant et très talentueux.