Îles flottantes de Jean-Luc CATTACIN

iles flottantes
171 pages – 16 €

Parution : le 17 août 2017 aux éditions Phébus.

Le style, le genre : roman sur l’adolescence, le narrateur est un jeune garçon en vacances d’été sur une île. La construction du roman se partage entre chapitres se déroulant sur l’île et chapitres relatant ses faits et méfaits  dans sa ville de banlieue en compagnie de son meilleur copain.

L’auteur : Jean-Luc Cattacin est né en 1962 en Île de France, il est professeur d’anglais.jeanluc cattacinIl a publié son premier roman que j’avais beaucoup aimé A travers ciel en 2016. Il est également l’auteur d’un ouvrage historique paru aux éditions Vendémiaire en 2016 Libérateurs de l’Irlande : huit siècles de luttes.

Les lieux : une île française qui n’est pas nommée au bord de l’Atlantique. Une ville de banlieue parisienne nommée mais fictive (Préterny).

L’histoire : un jeune garçon surnommé « Rouquin » par son meilleur ami passe ses vacances sur l’île où sa famille possède une maison. Dès le lendemain de son arrivée il accompagne son père sur une brocante où il déniche sur le minuscule étal d’une femme en ciré jaune une tablette en bois parsemée de signes étranges qui, au dire de la marchande, a été rapportée de l’île de Pâques par son frère. Pour tenter de déchiffrer cette écriture inconnue il se rend avec sa vieille bicyclette qu’il surnomme Rosalie à la bibliothèque de la petite ville de Saint Simon, là une bibliothécaire va l’aider et même plus encore. Ses recherches sont interrompues par l’arrivée de son copain « Ficelle », un garçon de son âge, même ville, même lycée, que la famille a invité pour ne pas que Rouquin soit seul pendant leur courte absence. C’est le séjour de cet être singulier et effrayant qui va nous être raconté.

Mon avis : pour qui a lu son premier roman empreint d’innocence et de poésie il n’en est plus question ici, on passe d’enchanté à désenchanté. Jean-Luc nous fait oublier l’innocence et les jolis souvenirs pour nous entraîner dans la noirceur et la complexité des sentiments. Le moment de l’adolescence s’y prête bien mais qui est-il ce « Rouquin » ? (Pour « Ficelle » on a compris, enfance difficile, situation personnelle instable, il a franchi un palier qu’on sent définitif) : un être influençable, un garçon sans guère de caractère ou stupide, un suiveur pour qui on n’a guère d’estime ?

Là où l’exercice s’est avéré compliqué et m’a fait connaître une petite déception c’est que j’ai eu la sensation d’un trop plein d’évènements qui a nui à l’ensemble.

L’introduction de la tablette n’apporte pas grand-chose, sauf à créer le lien avec la bibliothécaire, elle crée un sentiment d’attente tout au long du livre et finalement déçu.

L’auteur fait se juxtaposer la description des sensations physiques et émotionnelles de « Rouquin » déclenchée à la fois par les paysages insulaires qu’il aime et par les courbes et les parfums d’une femme, avec celle de la brutalité et de la noirceur de Ficelle. C’est un parti pris intéressant mais dont j’ai eu du mal à accepter la réalité.

Dans le même esprit j’ai eu bien du mal à apprécier les efforts de Rouquin pour tenter de faire sentir à son copain les beautés du paysage et je n’ai pas compris comment cette amitié a bien pu naître.

Au-delà de ces quelques critiques j’ai retrouvé la patte magnifique du premier roman, le choix des mots, une utilisation particulière de la ponctuation (peu de virgules) qui donne un style particulier, la capacité de donner un éclat singulier à des choses qui paraissent insignifiantes, les passages sur les émois amoureux de ce jeune homme sont à la fois délicats et puissants. Et quel tourbillon littéraire cette exploration des univers qu’on nomme les paradis artificiels, on ne peut soupçonner cette part sombre de l’auteur si on ne lit que son premier livre, ça promet pour la suite !

Pour résumer : en écrivant cet article je me demande d’ailleurs quel aurait été mon ressenti si j’avais lu ce livre en premier : sans doute meilleur, alors je conseille à ceux qui n’auraient pas encore lu A travers ciel d’attendre et de commencer par celui-ci. C’est un nouveau grand écrivain que j’ai découvert, jusqu’où ira-t-il ? A suivre.

Un commentaire Ajoutez le vôtre

  1. Marcorèle dit :

    Ces îles flottantes donnent faim.

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