

Parution : aux éditions Buchet Chastel en septembre 2001. Il sort en format poche en Points Seuil en 2003.
Le genre, le style : roman psychologique, sentimental et rural centré sur une jeune femme nommée Marlène. Le narrateur est Laurent, le fils à la Thérèse (j’adore cette expression).
L’auteur : Marie-Hélène est née en 1962 à Aurillac, elle enseigne les lettres classiques à Paris. Ses nouvelles et ses romans sont ancrés dans le monde rural. Elle dit d’elle qu’elle est « un écrivain de sillon » ou qu’elle « travaille comme on laboure ». Ses maîtres sont Flaubert, Céline, l’Iliade et pour les contemporains Michon, Millet et Bergounioux.
Tous ses textes ont obtenu des prix littéraires, Le soir du chien en 2001 a reçu le prix Renaudot des lycéens et a été un succès dès sa sortie. Joseph figurait dans la dernière sélection du prix Femina 2014.
Les lieux : dans le Cantal, dans un village où le camion des livres passe.
L’histoire : Laurent est électricien et arpente les plages de Normandie avec son frère dans un camion qu’ils ont aménagé pour en faire une disco-mobile. C’est là qu’il rencontre Marlène elle a 18 ans, lui 30. Elle vient d’avoir son BEP de coiffure et doit composer avec une histoire familiale difficile. Laurent est séduit. « Elle m’a parlé ; très vite, elle m’a parlé, dans une langue comme neuve, qu’elle semblait se découvrir. J’écoutais. Elle ne me regardait pas, ne me touchait pas. Elle se laissait regarder ; je ne la touchais pas. Je la buvais, sans la désirer comme désirent les hommes, avec le ventre. J’étais pris. »
Il décide de ne pas revenir dans le Cantal avec son frère, il reste en Normandie jusqu’au mois de novembre, et la ramène dans son village. Elle attire tous les regards, désir des hommes, jalousie des femmes…
Mon avis : je crois que je commence à manquer de vocabulaire pour qualifier les romans de Marie-Hélène Lafon, tellement ils prennent au cœur. J’avais lu ce roman peu après sa parution il y a plus de quinze ans et cela faisait longtemps que je voulais le relire, mais le souvenir que j’en avais me faisait craindre de ne pas autant l’apprécier. Je pense que je l’ai encore plus aimé, peut être parce qu’il amorçait ce qu’elle a écrit depuis et que je connais. Les héros de Marie-Hélène sont électricien, paysan, menuisier, coiffeuse, bibliothécaire du bibliobus ou mère de famille au foyer mais comme l’avait écrit le magazine littéraire elle exprime les sentiments les plus forts avec simplicité, en peu de mots.
Là-dedans il y a tout : l’amour, les sentiments, les histoires de famille, la jalousie, le désir, la souffrance, la solitude, la trahison… Je suis émue quand je lis ce livre, j’espère vous avoir donné envie !
Pour résumer : petit livre de 140 pages mais grand roman qu’il ne faut pas manquer.