
Parution : en 2004 aux éditions Métailié puis en 2017 dans leur collection de semi-poche Suites.
Le style, le genre : roman policier qui, sous des dehors burlesques, est très bien documenté sur le peuple des avocats qui végètent et de leurs clients qui végètent tout autant. Jadis on appelait cela les bas-fonds. Ecriture vive, truffée de bons mots.
L’auteur : Hannelore Cayre est née en mars 1963 à Neuilly sur Seine d’une mère autrichienne. Elle vit à Paris.
Elle est l’auteur, entre autres, de La Daronne, Commis d’office puis Toiles de maître, Ground XO et Comme au cinéma. Elle a réalisé plusieurs courts métrages, l’adaptation de Commis d’office, avec Roschdy Zem, a été son premier long métrage. Elle collabore également à la Revue XXI. Commis d’office a reçu le « Prix Polar derrière les murs » décerné par les détenus des maisons d’arrêt de la région Rhône-Alpes, organisé en collaboration avec l’ A.R.A.L.D., Biblio-Savoie, la librairie Urubu, et l’association « Ocre bleu » lors du Festival « La Cambuse du noir », à Valence, en mars 2005.
Les lieux : Fresnes et sa prison, Paris, la Suisse.
L’histoire : Ce roman s’ouvre sur une scène très drôle, dans une cellule de la prison de Fresnes notre héros explique l’Éducation sentimentale à Dragan Dostom, proxénète de son état.
« – Et le mari ?
– Il est vieux pas beau. Il va dormir avec autres femmes. Il a argent mais il perd argent.
– Alors pourquoi il (Frédéric Moreau) prend pas la femme du vieux ?
– Parce qu’il préfère avoir mal !
Il me regarde avec une gueule confite d’incompréhension.
– Pourquoi tu lis ça ?
– Parce qu’il n’y avait que ça dans le chariot de la bibliothèque. »
Leibowitz vit sa profession d’avocat comme il a commencé ses études de droit, sans passion, poussé par son père qui l’inscrit dans une fac de droite pour tenter de faire oublier aux autres qu’il est juif. « J’ai choisi comme maître de stage un type à la mesure de mon désenchantement : un pénaliste juif, criblé de dettes, menteur, coureur de jupon, pervers polymorphe mais avec un cœur d’or. »
A la mort de ce dernier Leibowitz s’installe à son compte et reprend sa clientèle, des proxénètes russes, lettons, albanais et des prostituées. Pendant une plaidoirie alors qu’il est commis d’office, il est remarqué par Dalil Lakdar, un avocat à la réputation sulfureuse. Ce dernier l’engage à ses côtés dans la défense des gros truands, il se retrouve embarqué dans un scénario XXL qui le conduira à Fresnes.
Mon avis : je vous confirme qu’il vaut mieux lire les aventures de Christophe Leibowitz dans l’ordre, j’avais fait connaissance de cet avocat légèrement « zarbi » avec Toiles de maître le deuxième opus. Il décrit ici peut-être encore plus que dans le deuxième le monde des petits truands, des petits avocats où beaucoup de choses se concluent à la limite de la légalité. C’est un roman très drôle, très documenté, dans les bas-fonds de la justice on ne peut d’ailleurs qu’être saisi quand on pense que l’auteure n’a peut-être pas tout inventé !!! (certaines ressemblances… etc.) Le dénouement est jubilatoire, l’avocat Christophe Leibowitz tel un chat retombe toujours sur ses pattes.
Pour résumer : auteure à découvrir et à suivre. Son histoire abracadabrante(sque), cousue de combines et de cabrioles vaut le détour.
Je l’ai « découvert » avec « La Daronne » – Commis d’Office, je ne savais « même pas » qu’il y avait un film sur la base de ce roman…. Cela me paraît être une belle lecture de vacances….
je confirme !