Petit pays de Gaël FAYE

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petit pays grasset gael fayeParution : en août 2016 dans les éditions Grasset, en format poche aux éditions du Livre de Poche en août 2017.

Broché : 224 pages – 18€   /   Poche : 224 pages : 7.20€

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Les lieux : le Burundi, quelques incursions au Rwanda voisin.

Le style, le genre : roman en partie autobiographique, sur l’enfance rattrapée par l’Histoire.

L’auteur : franco-rwandais, Gaël Faye est né le 6 août 1982 à Bujumbura au Burundi. Il arrive avec sa sœur à l’âge de treize ans en France ; il est d’abord placé en famille d’accueil près d’Oyonnax puis retrouve sa mère (rwandaise) à Versailles. Après son bac il étudie dans une école de commerce, il obtient un master de finance et travaille à Londres à la City durant deux ans avant de vivre de l’écriture et de la musique. Auteur compositeur interprète de rap il est influencé par les littératures créoles et la culture hip hop, il sort un album en 2010 avec le groupe Milk Coffee & Sugar (révélation Printemps de Bourges). En 2013 paraît son premier album solo, Pili Pili sur un Croissant au Beurre, puis les EP Rythmes et botaniques (2017) et Des fleurs (2018).

Petit pays, son premier roman, vainqueur de 10 prix littéraires (dont Prix Goncourt des Lycéens 2016 , Prix du premier roman 2016, Prix Palissy 2016, Prix du roman FNAC 2016, Prix Goncourt des Lycéens 2016) et traduit dans 35 pays, s’est vendu en France à un million d’exemplaires. Et cela ne va pas s’arrêter là puisqu’il est maintenant au programme de l’Éducation Nationale et le film tiré du livre, réalisé par Eric Barbier, est sorti le 18 mars 2020…gaël faye petit pays

« J’ai écrit ce roman pour crier à l’univers que nous avons existé, avec nos vies simples, notre train-train, notre ennui, que nous avions des bonheurs qui ne cherchaient qu’à le rester avant d’être expédiés aux quatre coins du monde et de devenir une bande d’exilés, de réfugiés, d’immigrés, de migrants. »

L’histoire : En 1992, Gabriel, dix ans, vit au Burundi avec son père français, entrepreneur, sa mère rwandaise et sa petite sœur, Ana, dans un confortable quartier d’expatriés. Gabriel passe le plus clair de son temps avec ses copains, une joyeuse bande occupée à faire les quatre cents coups. Un quotidien paisible, une enfance douce qui vont se disloquer en même temps que ce « petit pays » d’Afrique brutalement malmené par l’Histoire. Gabriel   voit avec inquiétude ses parents se séparer, puis la guerre civile se profiler, suivie du drame rwandais. Le quartier est bouleversé. Par vagues successives, la violence l’envahit, l’imprègne, et tout bascule. Gabriel se croyait un enfant, il va se découvrir métis, Tutsi, Français…

Mon avis : c’est typiquement le genre de livre dont le sujet (et l’engouement extraordinaire) écrase la valeur littéraire et l’intérêt pour la narration. J’avais ressenti la même chose à la sortie en 2007 d’une projection de « Un secret » le film de Claude Miller adapté du roman de Philippe Grimbert. Si j’avais dû, à la sortie du cinéma, écrire une chronique elle aurait été enthousiaste et pleine d’émotion, et puis au fil des heures et des jours le film m’était apparu décevant. Cela ne va pas aussi loin pour Petit pays qui est un livre que j’ai apprécié mais pas autant que je ne l’espérais.

Il faudrait être bien insensible pour ne pas faire sienne la douleur de cette époque tragique et ne pas entrer en empathie avec un jeune garçon qui voit sa vie bouleversée par l’Histoire. C’est justement sur ces items que je mets un bémol, la première moitié du livre est un peu trop longue et un peu trop poussive à mon goût, ce qui m’a fait me détacher petit à petit du récit, en devenant spectatrice plus que lectrice engagée à ses côtés, qui me semble être l’idée de départ de Gaël… Le véritable sujet du livre devient la relation de gamins qui noient leur ennui dans des jeux et bagarres avec les copains, c’est sans doute ce qui a séduit les lycéens de leur jury du Goncourt, et qui rencontrent, comme dans un cauchemar enfantin, la terreur et la mort.

Pour résumer : c’est tout de même un roman qui est plaisant et désormais presque obligatoire… A lire comme il doit être lu : des souvenirs d’enfance dans un pays tourmenté par la folie des Hommes et un jeune homme marqué à jamais.

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