Parution : en mars 2021 dans les éditions Zulma format poche. Traduction du serbe par Gojko Lukić.
368 pages – 9.95€
Le style, le genre : roman serbe, proche du conte, magnifiant la puissance des livres et le surnaturel…
L’auteur : Goran Petrović est né en 1961 à Kraljevo, en Serbie. Il poursuit des études de lettres à la Faculté de philologie de l’université de Belgrade puis devient bibliothécaire.
Depuis 1989 il est l’auteur d’une douzaine d’œuvres, traduites dans une quinzaine de langues, et lauréat des plus importants prix littéraires dans son pays.
Son univers narratif riche et subtil, animé par un souffle épique, et sa manière puissante et très personnelle d’articuler imaginaire et réel le placent au tout premier rang des auteurs serbes contemporains. Soixante-neuf tiroirs avait été le premier roman de l’auteur traduit en français, en 2003 aux éditions du Rocher puis au Serpent à plumes en 2006.
Les lieux : en Serbie.
L’histoire : Certains livres traversent les décennies de façon surprenante. C’est l’un d’eux, à la reliure de maroquin rouge, qui tombe entre les mains d’Adam Lozanitch, jeune étudiant en langue et littérature à Belgrade. À première vue, ni intrigue, ni personnages. Adam s’étonne, mais emporté par la magie de son univers et son imaginaire, il ne réussit bientôt plus à s’en détacher. Car voilà qu’apparaissent, au détour des paragraphes, une jeune fille au chapeau cloche, une vieille dame excentrique en tenue de voyage, une cuisinière hors pair et un jardinier trop curieux… Autant de rencontres insolites qui prennent pour Adam la forme de rendez-vous en lui révélant d’étranges similitudes avec la réalité. Le roman culte de tous les amoureux de la lecture, une ode magistrale au pouvoir de la littérature. « Un formidable conteur. » Le Monde des Livres
Mon avis : Adam est chargé par un homme mystérieux « d’un boulot bizarre« , celui de retoucher un livre. « C’est bien généreux. Mais mon travail n’a de sens que…comment dire…appliqué à un manuscrit. Ceci est un livre déjà imprimé, c’est un fait accompli, une relecture et des corrections n’y peuvent plus changer grand-chose. De plus, je me demande ce qu’en dirait l’auteur, ce monsieur… » s’inquiéta le jeune homme en rouvrant la couverture en maroquin ; la page de titre portait en haut Ma fondation et un peu plus bas : Par Anastase S. Branitza, homme de lettres. Publié à compte d’auteur. »
Ainsi commence ce roman délicieux où dans des mondes parallèles les lecteurs se rejoignent ou se perdent… Dans ce livre écrit pour une mademoiselle Nathalie Houville en 1936, on découvre une villa merveilleuse et un parc enchanteur. Mais c’est la jeune Natalia Dimitrievitch qui, amoureuse en secret d’Anastase, s’y promènera des années plus tard, vieille dame accompagnée par sa lectrice Ieléna. C’est là qu’Adam les rencontre vraiment dans l’imaginaire… Si, si pourtant elles habitent près de chez lui dans le Belgrade d’aujourd’hui. Dans quel monde Adam et Iéléna sont-ils amoureux ? La vie ou les livres ? Pour ce drôle de travail, Adam doit modifier dans le livre les éléments du décor. D’abord déstabilisé, l’étudiant, au milieu des autres lecteurs, va devenir maître de ce mouvement pendulaire entre deux mondes et nous entraîner dans un bonheur fou de lecture.
Pour vous approcher des sensations éprouvées, avez-vous fait un jour l’expérience (moi oui) de lire un même livre en même temps qu’une autre personne, et dans la même pièce ? Ce sentiment étrange de vivre un moment commun à la fois dans le réel et dans l’imaginaire. C’est ça Soixante-neuf tiroirs en mieux 🙂 !
Pour résumer : vous l’avez deviné je vous recommande ce livre, il est à lire ABSOLUMENT. Merci au libraire du rayon littérature étrangère du Divan (Paris 15e) de me l’avoir conseillé.
Ils sont bien les libraires parfois ! Merci pour ce conseil !
En effet, ce libraire était de très bon conseil! Ce livre enchanteur est l’une de mes lectures préférées de cette année.
J’ai le sentiment de n’avoir jamais lu quelque-chose de semblable ! Il m’a conseillé également La huitième vie de Nino Haratischwili. Je me réjouis d’avance.
C’est sûr, je le note. Un grand merci !