Parution : dans les éditions Grasset en janvier 2023.
Broché : 416 pages – 23 €
Les lieux : en Allemagne dans la ville de Bad Arolsen, Land de Hesse ; Pologne.
Le style, le genre : roman mémoriel.
L’auteur : Gaëlle Nohant a publié quatre romans chez Héloïse d’Ormesson dont La part des flammes (2015) que j’ai lu et chroniqué, un roman biographique sur Robert Desnos, La Légende d’un dormeur éveillé (2017) et chez Grasset La Femme révélée (2020). Le bureau d’éclaircissement des destins vient d’obtenir le Grand Prix RTL Lire.
L’histoire : Au cœur de l’Allemagne, l’International Tracing Service est le plus grand centre de documentation sur les persécutions nazies. La jeune Irène y trouve un emploi en 1990 et se découvre une vocation pour le travail d’investigation. Méticuleuse, obsessionnelle, elle se laisse happer par ses dossiers, au regret de son fils qu’elle élève seule depuis son divorce d’avec son mari allemand.
À l’automne 2016, Irène se voit confier une mission inédite : restituer les milliers d’objets dont le centre a hérité à la libération des camps. Un Pierrot de tissu terni, un médaillon, un mouchoir brodé… Chaque objet, même modeste, renferme ses secrets. Il faut retrouver la trace de son propriétaire déporté, afin de remettre à ses descendants le souvenir de leur parent. Au fil de ses enquêtes, Irène se heurte aux mystères du Centre et à son propre passé. Cherchant les disparus, elle rencontre ses contemporains qui la bouleversent et la guident, de Varsovie à Paris et Berlin, en passant par Thessalonique ou l’Argentine. Au bout du chemin, comment les vivants recevront-ils ces objets hantés ?
Mon avis : très difficile de donner un avis détaché et rationnel quand le sujet évoqué est tellement porteur d’émotions. L’engouement exagéré autour de ce livre en semble la preuve. Je me lance. Ce livre m’a déçue sur plusieurs points de forme et de fond.
Je me suis perdue dans l’entremêlement des personnages et des histoires, le côté un peu trop « feel good », tout s’agence un peu trop miraculeusement pour les descendants des hommes, femmes et enfants martyrisés dans ces atroces camps d’Allemagne ou de Pologne. Il parait à peu près impossible que tout se résolve avec autant de facilité, même si j’ai été enchantée qu’il en soit ainsi, je confesse avoir pleuré de la page 392 à la fin du livre.
Cependant je n’ai pas eu beaucoup d’empathie pour Irène, ses démêlés conjugaux et ses problèmes pour résoudre la crise d’adolescence de son fils, aucun intérêt à mon goût.
Ce que j’aurais aimé, après moults réflexions, c’est un livre non fictionnel car le parti-pris d’inventer des personnages au détriment de vraies personnes m’a dérangée, amenuisant le propos, mais c’est très subjectif j’en suis consciente, moi qui aime à rappeler que quelquefois un roman en apprend plus qu’un essai. A vous de vous faire votre idée !
Le mérite de ce livre, c’est cela que je retiens, c’est de m’avoir fait découvrir cet organisme (International center on nazi persecution) dont j’ignorais l’existence, et qui m’a poussée à aller un peu plus loin dans la découverte de ses attributions.
Pour résumer : livre à ne pas lire si vous n’êtes pas en forme, les horreurs s’enchainent de page en page. Toujours nécessaire de savoir mais trouvez le bon moment… cela remue…