Parution : en mars 2011 dans les éditions Robert Laffont. En format poche chez Points-Policier en mai 2018.
Broché : 400 pages – 21.50€ Poche : 552 pages – 9.90€
Les lieux : en Afghanistan (Kaboul, Kandahar, territoires Baloutche et Nouristani), en Suisse.
Le style, le genre : roman policier et d’espionnage, avec une plongée au cœur de la société afghane tout juste avant la reprise en main du pays par les Talibans (2021, 3 ans déjà…).
L’auteur : Cédric Bannel est né en octobre 1966 à Casablanca. Diplômé de Sciences Po Paris et de l’ENA (promotion Condorcet, comme Valérie Pécresse), il devient haut fonctionnaire à Bercy, connaisseur de la finance internationale et responsable d’un fonds d’investissement soutenant des start-up. La liste de ses postes professionnels, de ses exploits sportifs et politiques est longue comme le bras, je vous laisse la découvrir ici. A noter : il obtient la médaille de bronze aux championnats du monde de karaté (WUKF) 2017 en catégorie Combats Vétérans. Aux éditions Robert Laffont, Cédric Bannel a publié Le Huitième Fléau (1999), La Menace Mercure (2000), Élixir (2004), L’Homme de Kaboul (2011), Baad (2016), Kaboul Express (2017) et L’espion français (2021). Les fantômes de Kiev (2023) a paru chez XO.
L’histoire : Certains secrets sont plus dangereux que d’autres. Certaines vérités doivent être étouffées. Dans Kaboul ravagée par la violence et la corruption, Oussama Kandar croit encore à l’intégrité, à un code de l’honneur désuet et aux vieilles amitiés. Mais la découverte en apparence banale d’un cadavre, Wali Wadi un riche homme d’affaires, va tout changer. Tout porte à croire qu’il s’est tiré une balle dans la tête. Le qomaandaan Kandar, chef de la brigade criminelle, n’y croit pas : le taux de mortalité est élevé à Kaboul, pas celui des suicides. Dans les palais d’État comme dans les ruelles des bazars, on l’épie, on le dénonce, on le traque au nom d’intérêts supérieurs. Kandar devient vite l’homme à abattre, il est précipité dans une course-poursuite aux confins de l’Afghanistan. À ses trousses, des commandos assassins ; autour de lui, les talibans. Et un Suisse qui travaille pour les services secrets poursuit en parallèle un objectif de vérité…
Mon avis : un régal comme les 3 autres volumes des enquêtes du Qomaandaan Kandar. Ne faites pas comme moi lisez les dans l’ordre bien que ce ne soit pas très grave si ce n’est pas le cas… Dans l’ordre (rappel) : L’homme de Kaboul, Baad, Kaboul Express, L’espion français.
Les intrigues policières sont remarquables mais il y a surtout tout ce que nous apprenons sur la société afghane, son fonctionnement politique, militaire et religieux, les chaînes de solidarité dans les clans et les ethnies, la corruption, la violence, (le passage sur le suicide est cocasse, qui voudrait se suicider alors que la mort est à tous les coins de rue par meurtres ou attentats ?). L’Afghanistan nous apparait comme extrêmement morcelée, plusieurs peuples en un seul. Oussama Kandar est lui-même un personnage complexe, sniper de Massoud, très croyant, ne manquant pas une prière, il a cependant épousé une femme médecin à l’hôpital de Kaboul, Malalai, avec des idées très progressistes ne manquant pas de critiquer les mesures oppressives des religieux… Engagée dans la création d’une association venant en aide aux femmes afghane elle est également une cible. Sur le sujet des deuxième et troisième (voire plus) épouses Oussama se démarque aussi, il refuse car il est amoureux de sa femme, pas de femmes neuves (vierges) ou d’occasion (sic) pour lui. Un autre personnage complexe : Sarajullah Bramintani Bakir, dit mollah Bakir, ancien ministre des Talibans qui a été exclu à cause de son opposition à Ben Laden. Intellectuel et chef de file des Talibans modérés, menacé de mort par les extrémistes, il joue un très grand rôle dans la progression des enquêtes d’Oussama grâce à ses réseaux. La relation qui se noue entre ces deux personnages est passionnante.
Pour résumer : à lire absolument pour passer un très bon moment et vous immerger dans ce pays fracassé mais si beau à qui on souhaite un avenir meilleur.

Je lis peu de romans de ce type ces temps-ci, mais je note cette trilogie qui permet visiblement d’en apprendre beaucoup sur l’Afghanistan et les Afghans tout en étant porté par une intrigue haletante. Tout ce que j’aime !
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