Parution : en août 2015 aux éditions Christian Bourgois, à cette date pas encore annoncé en poche.
Traduction de l’allemand (Suisse) de Olivier Mannoni
Le style, le genre : thriller financier
Les lieux : Zürich, Berne, Bangkok.
L’auteur : Martin est né le 29 février 1948 à Zürich (Suisse). Après avoir travaillé dans la pub et dans un hebdomadaire suisse « die Weltwoche » il décide de se consacrer complètement à l’écriture. En 1995 certaines de ses chroniques ont été publiées sous le titre « Business class », il reçoit pour celles ci le « Preis der österreichischen Industrie » du Concours Joseph Roth, à Klagenfurt (traduction française en 2008 chez Christian Bourgois). Ce n’est que le début d’une longue série de prix dont celui du meilleur premier roman étranger en 1998 qui le couronne pour « Small World » roman magnifique qui le fait connaître en France. Il participe également à l’écriture de scénarios cinématographiques et de télévision ainsi qu’à des textes de chansons pour Stefan Eicher. Après avoir vécu entre Ibiza et le Guatemala il réside à nouveau en Suisse à Zürich.
L’histoire : Jonas Brand est un journaliste people, plus exactement un JRIM (journaliste, reporter images et monteur). La quarantaine, divorcé, il propose des sujets qui n’ont que peu à voir avec ses ambitions premières. Il traine un vieux rêve celui de tourner un long métrage qui a été refusé à plusieurs reprises : « Montecristo ».
Une suite de coïncidences marque le début de l’histoire. D’abord il est le témoin dans l’Intercité de 17h30 pour Bâle d’un suicide, un homme s’est jeté du train sur la voie. Puis deux mois et demi après il remarque lors d’un banal rendu de monnaie que deux billets de 100 francs suisses portent le même numéro de série. Il décide d’enquêter avec l’aide de Max Gantmann un journaliste de télévision spécialisé dans les affaires économiques et financières. Ce dernier ne peut qu’être très suspicieux quand du jour au lendemain une holding propose à Jonas de financer son film…
Mon avis : comme à l’habitude de Martin tous les ingrédients du thriller sont savamment agencés. Un tueur à gages, des gros bras, une femme dont il s’éprend dont on ne saura qu’à la fin si elle est ce qu’elle paraît être, un journaliste alcoolique incorruptible, des cambriolages, un complot, des tentatives pour l’éliminer définitivement du jeu, etc. Et des coïncidences improbables… « Je souhaitais simplement écrire un récit qui débute par des coïncidences invraisemblables et se développe jusqu’à devenir un champignon nucléaire. Je connais toujours la fin avant de commencer à écrire. Pour pouvoir tirer une histoire à soi, il faut savoir quel est le point d’arrivée. » (L’auteur dans La Tribune de Genève)
Martin Suter est toujours un auteur très agréable à lire, avec lui il n’y a pas de surprise, c’est peut être cela que je pourrais commencer à lui reprocher moi qui ai lu tous ses romans. J’aimerai qu’un jour il aborde, ainsi qu’il l’avait fait dans Small world, des sujets plus intimistes. Malgré tout, cela ne m’empêche pas de suivre avec plaisir la parution de ses livres.
L’atout majeur de Montecristo, hors la construction romanesque très bien construite, c’est la plongée dans l’univers des banques suisses et du système financier international. Vous constaterez sans surprise à la lecture que les notions de démocratie et de vérité sont bien malmenées…
Pour résumer : un journaliste suisse, à propos du roman de Martin, avait décrit l’univers des banques de son pays comme un marigot grouillant de crocodiles prêts à défendre leur biotope, cela résume tout à fait bien l’intrigue ! A lire sans modération.