
Parution : en 1994 aux éditions du Masque (épuisé) et en format poche en janvier 2020 chez Harper Collins France. Titre original : Flowers for the judge (paru en 1936). Traduction de l’anglais par Laurence Kiefé.
Le style, le genre : ce roman fait partie d’un mouvement interne au genre littéraire du polar, le Whodunit (contraction de Who has done it ?), ce que j’appelle moi le roman à énigme (qui est la victime ? qui l’a tuée ? pour quelle raison ?) dans un récit linéaire. Au cours du récit, des indices sont fournis au lecteur qui est invité à déduire l’identité du criminel avant que la solution ne soit révélée dans les dernières pages. Le meurtre est souvent commis dans un lieu clos avec des interrogations liées à des impossibilités matérielles. L’enquête est fréquemment menée par un détective amateur plus ou moins excentrique, par un détective semi-professionnel, voire par un inspecteur de la police officielle. Un exemple contemporain du Whodunit est fourni par le personnage du dandy-détective Friedrich von Allmen de l’écrivain suisse germanophone Martin SUTER. En principe, le lecteur doit disposer des mêmes indices que l’enquêteur et donc des mêmes chances que lui de résoudre l’énigme, l’intérêt principal de ce genre de romans étant de pouvoir y parvenir avant le héros de l’histoire.
L’auteur : Margery Allingham est anglaise, née à Londres en 1904 et décédée en 1966. Dans les décennies 1930 et 1940, elle est aussi connue que Dorothy L. Sayers et Agatha Christie. Elle suit des études dans un collège pour filles de Cambridge puis prend des cours de théâtre et désire avant toute chose être écrivaine. Elle écrit son premier vrai roman, Blackkerchief Dick en 1923. C’est en 1929 qu’elle crée le personnage d’Albert Campion, détective dans The Crime at Black Dudley. Des fleurs pour la couronne est le 7e de la série Albert Campion. Elle est moins connue en France que ses consœurs car elle n’a été traduite que tardivement (et c’est moins bon…)
Les lieux : Londres.
L’histoire : 1911, la famille Barnabas, à la tête d’une prestigieuse maison d’édition, subit un premier coup du sort lorsque l’un des neveux du fondateur, Tom Barnabas, s’évapore en pleine rue, sans laisser de trace. Vingt ans plus tard, c’est un autre neveu, Paul Brande, qui disparaît dans des circonstances tout aussi mystérieuses. Son corps est retrouvé peu de temps après dans la salle des archives de la maison. Les regards se tournent alors vers les cousins des victimes, les seuls à tirer profit de la mort de Paul. Pour se laver de tout soupçon, ces derniers font appel au détective Albert Campion. Mais certains membres de la famille Barnabas ne sont pas prêts à voir leurs secrets révélés au grand jour…
Mon avis : comment une petite phrase marketing sur la première de couverture peut jouer un rôle déclenchant dans l’acte d’achat d’un livre et se révéler décevante… En effet je n’ai pas reçu de recommandation particulière sur ce titre, j’avais envie de lire un polar classique à énigme et quand j’ai vu sous le nom de l’auteur une citation émanant du Monde « L’autre reine du crime » je n’ai pas hésité d’autant plus que le résumé indiquait une action se déroulant en 1911, période que j’apprécie particulièrement, et située dans le milieu de l’édition… Dans mon esprit l’expression reine du crime, c’est Allingham = Agatha Christie. Et pourtant je me suis ennuyée, pas réussi à accrocher, en premier lieu à cause du style : mon premier réflexe, devant les maladresses stylistiques et orthographiques, a été de mettre en cause une mauvaise traduction mais je n’ai pas sous la main le texte original…et ne suis pas qualifiée pour juger, d’autant plus que la traductrice, Laurence Kiefé, est membre de l’Association des Traducteurs Littéraires de France (mais quand même en laisser passer autant !… Y a t-il des correcteurs chez Harper Collins ?)) Un exemple parmi de nombreux autres : « manifestement » ne suffisait-il pas ???
Cette corniche était le trait le plus frappant de la pièce et attirait l’attention du visiteur, d’autant qu’elle contenait manifestement pratiquement tous les biens terrestres de Mr Richard Barnabas.
Dans un deuxième temps les personnages ne sont ni attachants ni suffisamment exploités à mon goût. Bref ce n’est pas mauvais mais franchement aucune originalité, mieux vaut lire Agatha Christie. Je prends une précaution tout de même : je ne connaissais pas l’auteur, je n’ai lu que celui-là…
Pour résumer : il faudrait quand même que je relise un « Agatha Christie » pour voir si je n’éprouve pas la même déception (même si je n’ai pas le souvenir d’un style médiocre), le polar a tellement évolué qu’il nous a peut être habitué à un autre rythme et à plus de surprises !
Réponse au prochain épisode ? 😉