Parution : en août 2024 chez Michel Lafon. Dans le format poche éditions Pocket en août 2025.
Broché : 448 pages – 21.95 € Poche : 459 pages – 9.60 €
Le style, le genre : roman historique (seconde guerre mondiale), roman de guerre. Pour ce titre il remporte le Prix Jean Giono 2024 et le Prix Renaudot des Lycéens 2024.
L’auteur : il est né en 1975 à Toulouse et a passé son enfance en Aveyron. Son grand-père paternel était originaire de Silésie. Son père est un haut fonctionnaire et sa mère directrice d’école. Après son bac il s’engage dans l’humanitaire à Pharmaciens sans frontières (Guyane, ex-Yougoslavie) puis s’engage pour deux ans au 33e régiment d’infanterie de marine avant de devenir gardien de la paix puis capitaine de police à la section des enquêtes et recherches du SDPJ 93 pendant dix-huit ans.
Actuellement en disponibilité, Olivier Norek publie plusieurs romans policiers ayant pour cadre la Seine-Saint-Denis avec pour héros le capitaine Coste, Code 93, Territoires et Surtensions (Michel Lafon). Il publie chez le même éditeur en 2017 un roman social Entre deux mondes qui le fait entrer dans la catégorie des grands écrivains contemporains. Impact (2020) adopte la forme d’un manifeste écologiste radical. Il est également scénariste (6e saison d’Engrenages, Les Invisibles, Tout le monde ment, Flic tout simplement, Surface qui est l’adaptation de son livre).

Les lieux : la Finlande, la Russie.
L’histoire : 1939 en Finlande et en Russie. Un pays minuscule, un autre gigantesque qui veut récupérer des territoires. Sous un prétexte fallacieux la guerre est déclarée, imaginez maintenant qu’ils s’affrontent. Au cœur du plus mordant de ses hivers, au cœur de la guerre la plus meurtrière de son histoire, un peuple se dresse contre l’ennemi, et parmi ses soldats naît une légende.
La légende de Simo, la Mort Blanche.
Mon avis : je n’aime pas du tout les romans et les films de guerre avec batailles, assauts, morts, etc. et je ne m’attendais pas du tout à ce que la presque totalité du livre se passe sur le champ de bataille, j’ai donc été un peu déçue. Ceci posé, j’ai tout de même aimé ce livre, parce que le sujet est poignant, parce que l’écriture est percutante, parce que les destins individuels sont merveilleusement bien décrits. Peut-être aussi parce qu’Olivier Norek s’attache à en faire un roman très très proche de la réalité, il me semble que tous les personnages cités ont existé, c’est presque un livre d’histoire, une ode à la Résistance.
« Teittinen observa avec satisfaction cette compagnie sur laquelle il n’aurait pas parié une chaussette trois semaines plus tôt. Surtout avec l’Horreur à sa tête.
– Vous êtes l’honneur de l’armée finlandaise, Messieurs. Et vous donnez au terme de « guérilla » toute sa noblesse.
Face à ses hommes, le lieutenant-colonel se mit à marcher de long en large.
– La guérilla est la stratégie militaire des pauvres. Notre manuel de guerre vous en apprendra mieux que moi la théorie. C’est d’abord « une asymétrie des forces en présence, en nombre comme en armement ». Voilà qui résume bien cette guerre. « Des attaques surprises et rapides ». Personne ne vous égale à ce sujet. « Sur un terrain d’action étendu et difficile d’accès ». Comment mieux définir notre belle Finlande ? « Avec des unités ultramobiles et flexibles », comme le sont nos Sissis ! Mais à la fin, ce n’est pas le plus important. Nous mourrons tout autant avec des attaques rapides qu’avec une longue défense épuisante. Mais, soyez en certain, lorsque ces attaques sont menées par une armée que l’on pensait vaincue d’avance, elle terrifie nos adversaires. Et je vous promets que vous les terrifiez. Le moral est une arme, et vous, soldats, sapez le leur jour après jour. »
On s’attache à tous ces hommes et ces quelques femmes qu’ils soient simples soldats, infirmières, chefs de gouvernement ou chefs militaires (notamment le général Carl Gustaf Emil Mannerheim). Même le commandant de la 6e compagnie, surnommé L’Horreur du Maroc, malgré sa folie est un personnage marquant.
Un autre personnage important de cette guerre c’est le froid. Moins 30° à moins 50°, une armée russe pas du tout équipée quand les Finlandais sont à ski et chaudement habillés, ce qui facilite les attaques éclair. Les scènes de bataille, 113 jours de chaos, ne sont pas sans rappeler les récits des tranchées de la première guerre mondiale qui ont marqué et marquent encore les esprits. L’agression de la Russie actuelle en Ukraine accentue encore ce sentiment de proximité émotionnelle.
Le rapport de force est tellement disproportionné que tout contribue à en faire un roman épique. Et dans tout roman épique, un héros ! Simo Häyhä, considéré comme le meilleur tireur

d’élite de tous les temps et nommé La mort blanche par les Russes. On lui attribue la mort de plus de 700 Russes, au fusil ou au pistolet-mitrailleur. Il n’avait jamais tué auparavant, sa métamorphose tout au long de ces 113 jours est terrible.
Pour résumer : ceux qui aiment ce genre de littérature de guerre vont être comblés, ceux qui sont comme moi un peu moins emballés vont tout de même l’apprécier pour les autres raisons citées.

J’ai beaucoup aimé. Il a bien bossé sur la documentation et c’était super intéressant à lire.
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