

Parution : en mars 2016 aux éditions Albin Michel et parution en poche au Livre de Poche en mars 2017.
Le style, le genre : roman noir construit dans un huis clos oppressant.
Les lieux : à Beauval, une petite ville française, dans une région couverte de forêts (qui me fait penser au Jura ou aux Vosges).
L’auteur : Pierre est né le 19 avril 1956 à Paris. Après des études de psycho il enseigne à des adultes les littératures française et américaine. Puis il commence à écrire des polars. A 55 ans (en 2006) il gagne le Prix du premier roman au festival de Cognac (défunt festival cinématographique et littéraire puisque disparu en 2007) pour Travail soigné suivi d’Alex et de Sacrifices. Un quatrième volet Rosy et John parait directement en format poche en mai 2014. Il obtient les prix Goncourt et France Télévision 2013 pour l’excellent Au revoir là-haut roman sur l’après-guerre 1914-1918. Ses romans sont traduits en 30 langues et font l’objet d’adaptations cinématographiques ou télévisuelles, la dernière en date au cinéma par Albert Dupontel.
L’histoire : le roman commence en décembre 1999, Antoine est un jeune garçon de 12 ans, il vit avec sa mère dans une petite ville française bien tranquille. Les jeux des enfants de sa classe se déroulent le plus souvent dans les bois et les étangs environnants. La construction d’une cabane dans le bois de saint Eustache les avait occupés depuis l’été, mais le cadeau d’une PlayStation reçu pour l’anniversaire de l’un d’entre eux avait fait déserter l’endroit. La mère d’Antoine trouvant ce loisir abêtissant Antoine se retrouva seul les mercredis et samedis, n’ayant plus pour compagnon qu’Ulysse, le chien des voisins qu’ils emmenaient toujours avec eux dans les bois, et Emilie Mouchotte une gamine de son âge « mais jouer avec une fille ce n’est pas pareil. » Il se met alors en compagnie d’Ulysse à fabriquer une cabane secrète perchée dans les ramures d’un hêtre.
En cette fin de décembre un évènement tragique vient bouleverser Antoine, Ulysse témoin de toutes ses confidences est heurté par une voiture : patte et côtes cassées. Au lieu d’appeler un vétérinaire son maître M. Desmedt sort un fusil, lui tire une balle dans le ventre et le fourre dans un vieux sac à gravas devant Antoine pétrifié et en état de choc. Réfugié dans sa cabane, triste à mourir, il voit arriver Rémi Desmedt, 6 ans, le fils de l’assassin d’Ulysse à qui il avait montré une fois où était cachée sa cabane « – Pourquoi il a fait ça, ton père ! hurlait Antoine. Hein, pourquoi il a fait ça ? » Rémi ne comprend rien, à lui on lui a juste dit qu’Ulysse s’était sauvé, il voit seulement qu’Antoine pleure. Et là l’irréparable est commis…
Mon avis : tout tient dans cet après, comment fait-on à 12 ans pour vivre et survivre quand on a commis un meurtre ? Ne vous inquiétez pas je ne vous dévoile pas l’intrigue trop tôt, cette scène se situe après 16 pages d’un roman qui en compte 300.
J’ai lu ce livre en apnée tellement la charge émotionnelle est lourde, je peux dire que j’ai été même très mal à l’aise, c’est pour cela que je n’arrive pas à dire que j’ai aimé ce livre pas plus que je ne l’ai pas aimé car il est très réussi dans son genre. Vous comprendrez donc pourquoi je l’ai classé dans deux catégories antagonistes : j’ai beaucoup aimé et je n’ai pas du tout aimé… C’est un roman lourd, oppressant qui met en scène un jeune garçon assez solitaire dans un foyer sans père. Ce dernier a profité d’une mutation professionnelle en Allemagne pour demander le divorce, et Antoine ne l’a revu qu’une fois là-bas à Stuttgart. Il se rapproche de sa mère et, même si elle l’agace souvent, se met à se sentir responsable d’elle. « Pour Antoine, rendre sa mère plus malheureuse encore qu’il l’imaginait était inconcevable. Jamais il ne se défit de cette certitude. (…) Dans le triangle père absent, mère rigide, copains éloignés, le chien Ulysse occupait évidemment une place centrale ».
Tout est concentré sur la peur de ce jeune garçon, va-t-il être découvert, faut-il se sauver, faut-il se dénoncer, une torture psychologique permanente…
Le contexte est également important, une petite ville où tout le monde connaît tout le monde, où le tissu industriel déjà en souffrance est encore une fois menacé par la baisse des effectifs de l’entreprise Weiser, fabricant de jouets en bois, passés de 70 à 52 employés. M. Desmedt, M. Mouchotte et tant d’autres vivent dans l’inquiétude. L’ambiance dans la ville est déjà lourde quand ils apprennent que Rémi a disparu. La stupeur de cette disparition va annoncer pour beaucoup les catastrophes à venir, dont la fameuse et inoubliable tempête de la fin 1999.
Pour résumer : un conseil, prévoyez d’emblée le temps nécessaire que vous mettez habituellement pour lire un livre de 300 pages (dans la version poche) et lisez le d’une traite, sinon l’attente risque d’être douloureuse… A déconseiller aux personnes très sensibles. Donnez moi votre avis !
Un peu déçue… C’est grâce à vous que j’ai connu Lemaitre, j’ai dévoré tous ses thrillers, mais pas que… Au revoir là-haut est un de mes livres préfèrés…
Dans Trois jours et une vie, le rythme est plus lent il me semble, j’étais comme engourdie en le lisant alors que ses autres polars me tenaient en haleine.
Lemaitre a malgré tout un grand savoir faire et une belle plume mais j’ai moins accroché à celui-ci.
je suis d’accord il est en dessous, mais c’est surtout sa noirceur absolue , désenchantée qui m’ont freinées mais là c’est quelque chose de très personnel je pense ! bonnes lectures
j’ai lu tous ses livres : et suis tjs accro à ses polars . Moins aimé ( surtout la fin) d’au revoir là-haut..Mais trois jours et une nuit est saisissant…un peu secouée à la lecture car bien noir mais à lire sans hésitations…je conseille » cadres noirs » du même auteur..
un peu de révolte dans notre monde hiérarchisé…
lu et aimé
https://anniemots.com/2016/02/11/cadres-noirs-de-pierre-lemaitre/