Parution : en 2019 dans les éditions Calmann-Lévy, en poche dans les éditions du Livre de Poche.
Le style, le genre : roman policier, thriller, roman noir, appelez-le comme vous voulez.
L’auteur : Jérôme Loubry est né en 1976 à Saint-Amand-Montrond (Cher). Il a d’abord travaillé dans la restauration à l’étranger et voyagé tout en écrivant des nouvelles. Désormais installé en Provence, son premier roman Les Chiens de Détroit est lauréat du Prix Plume libre d’Argent 2018. Ont suivi également chez Calmann-Lévy Le Douzième chapitre (2018), Les Refuges (2019), De Soleil et de Sang (2020), En fauteuil à deux (Robert Laffont 2021), et Les Sœurs de Montmort (2021).
Les refuges a obtenu le Prix Cognac du meilleur roman francophone 2019 et le Grand Prix de l’Iris noir Bruxelles 2019.
Les lieux : en Normandie et dans le Cher.
L’histoire : Installée en Normandie depuis peu, Sandrine est priée d’aller vider la maison de sa grand-mère, une originale qui vivait seule sur une île minuscule, pas très loin de la côte. Lorsqu’elle débarque sur cette île grise et froide, Sandrine découvre une poignée d’habitants âgés organisés en quasi-autarcie. Tous décrivent sa grand-mère comme une personne charmante, loin de l’image que Sandrine en a. Pourtant, l’atmosphère est étrange ici. En quelques heures, Sandrine se rend compte que les habitants cachent un secret. Quelque chose ou quelqu’un les terrifie. Mais alors pourquoi aucun d’entre eux ne quitte-t-il jamais l’île ? Qu’est-il arrivé aux enfants du camp de vacances précipitamment fermé en 1949 ? Qui était vraiment sa grand-mère ? Sandrine sera retrouvée quelques jours plus tard, errant sur une plage du continent, ses vêtements couverts d’un sang qui n’est pas le sien…
Mon avis : après avoir découvert tout récemment cet auteur et son premier roman Les chiens de Detroit que j’ai trouvé formidable, c’est ici son troisième que je vous conseille (à cause d’une indisponibilité en librairie je lirai le 2e après le 3e). Je ne vais pas pouvoir en dire grand-chose ce serait criminel 🙂 . Il y est beaucoup question de psychiatrie, de la fin de la seconde guerre mondiale et du roi des aulnes le poème de Goethe, jusqu’à ce que la pression monte petit à petit et nous explose à la figure. Se déroulant sur 2 périodes temporelles, en 1949 et en 1986 je décrirais ce roman comme machiavélique, surprenant, déstabilisant et émouvant, je défie quiconque de deviner la chute, je devrais dire plutôt les chutes… et c’est là que se situe ma critique, assez légère tout de même, il y a peut-être un tout petit peu trop de chûtes… On se perd un peu, même si on se doute assez vite qu’on va en effet se perdre…
(1ère page du livre, nous sommes avec un professeur à la faculté de médecine de Tours en septembre 2019). « Pour cette deuxième séance, nous allons évoquer une affaire apparue dans les années quatre-vingt, que j’ai nommée « le refuge Sandrine ». Comme la dernière fois, je vais tout d’abord relater les faits et ensuite nous passerons aux questions. Je vous avertis, il est inutile de chercher des références sur vos smartphones ou de fouiller votre jeune mémoire pour vous souvenir de cette affaire. Il n’y a aucune trace, nulle part. Et à la fin du cours, vous comprendrez pourquoi…
Pour résumer : il est fort ! Il est bientôt 20h37 je vous laisse… vous comprendrez… si vous le lisez. Je vous recommande bien sûr la lecture terrible du poème de Goethe, mais aussi du roman de Michel Tournier « Le roi des Aulnes ».