
Parution : en 1985 en Angleterre sous le titre « The Handmaid’s tale », en 1987 en France aux éditions Robert Laffont (il a été réédité trois fois). Il faut se procurer les éditions de 2015 et 2017 pour profiter de la postface ajoutée en 2012 qui éclaire subtilement la fin du roman.
Traduction de l’anglais (Canada) par Sylviane Rué.
Le style, le genre : dystopie (dans le proche avenir) devenue un classique de la littérature anglophone. Une série a été produite, la saison 1 vient d’être diffusée sur OCS et a connu un grand succès. La suite pour fin avril.
L’auteur : Margaret est née à Ottawa le 18 novembre 1939, son père est zoologue, sa mère nutritionniste. Elle est l’auteure d’une quarantaine de livres – fiction, poésie et essais critiques. Traduite dans plus de cinquante langues, elle est l’une des plus grandes romancières de notre temps. Son pedigree est tellement riche que je vous dirige sur un lien en français et un en anglais (son site officiel). Sont notamment parus chez Robert Laffont, dans la collection » Pavillons » Le Tueur aveugle (Booker Prize 2010), La Servante écarlate, Captive, Le dernier Homme, La vie avant l’Homme, etc.
Les lieux : dans une partie des Etats-Unis, devenus pour la circonstance la République de Gilead.
L’histoire : La multiplication des dépôts de déchets toxiques et la pollution dans l’atmosphère sont responsables de la chute vertigineuse de la fécondité. La république de Gilead, fondée par des fanatiques religieux, a soigneusement repéré les rares jeunes femmes déjà mères et les réduit au rang d’esclaves sexuelles, en oubliant que les hommes aussi sont touchés mais là chut, silence, seules les femmes sont visées… Appelées les servantes écarlates, car vêtues de rouge, ces femmes sont encadrées par les Tantes chargées de les préparer à leur mission sacrée. Ensuite elles sont envoyées dans les maisons des Commandants où leur rôle va désormais être uniquement celui de reproductrices. June perd jusqu’à son nom, elle appartient désormais à son Commandant (nommé Fred), c’est désormais Defred (Offred en anglais), et à son épouse. Plus aucun droit, ni de lire, ni de travailler, ni de parler plus que nécessaire, seulement être enceinte, et toujours la même angoisse : si elle désobéit elle finira aux Colonies à manipuler des déchets toxiques…
Mon avis : livre et série sont réussis mais un regret c’est d’avoir lu le livre après avoir vu la série, impossible de ne pas avoir en tête la formidable actrice Elisabeth Moss et le rendu de l’atmosphère. Je regrette de ne pas avoir imaginé moi-même les personnages et l’ambiance, j’ai sans cesse eu les images dans la tête, cela a vraiment gêné ma lecture.
C’est un roman complètement ancré dans notre époque, les images de nos villes polluées sans que personne ne change réellement son style de vie (certes un peu de bio et de voitures électriques, mais bon…) va nous amener à quoi ? La baisse de fertilité des hommes, due à une mauvaise qualité du sperme et à une augmentation de spermatozoïdes anormaux, devrait réellement alerter les autorités et les amener à supprimer les additifs, conservateurs, anti-oxydants ultra-dangereux présents dans l’alimentation, les E952, E926 et j’en passe.
Dans ce roman rien n’a été fait, et le quotidien glaçant que vivent les humains en est le résultat. Le pire dans tout ça c’est que cette dystopie qui se situe dans un futur très proche ne semble même pas improbable. Quand se surajoute les violences faites aux femmes de par le monde les maintenant à l’état de sujet, on n’est pas très loin de Gilead….
Pour résumer : à lire absolument, je sais que c’est fait pour plusieurs d’entre vous, et vous l’aurez compris : avant de voir la série.
Je n’ai (toujours) pas vu la série (et quand je pense qu’il y a déjà une saison II….Et entièrement d’accord pour ta remarque du « Gilead » si proche….