Parution : écrit en 1989, traduit de l’anglais en 2008 par Gilles
Berton pour la collection Le Masque, département des éditions Jean-Claude Lattès. Parution en 2010 en format poche chez le Livre de Poche.
Le genre, le style : roman policier historique qui se déroule à Berlin en 1936. Roman écrit à la première personne par le héros du roman Bernhard Gunther, enquêteur privé passé par la Kripo (Kriminal Polizei).
L’auteur : Philip Kerr est né en 1956 à Edinburgh en Ecosse, j’apprenais avec tristesse sa mort le 23 mars 2018 alors que j’étais en pleine lecture du deuxième volume de cette trilogie (La pâle figure).
Il a fait des études de droit et de philosophie à l’université de Birmingham. Il est d’abord rédacteur de publicité puis journaliste. Le succès international de cette Trilogie berlinoise lui permet de se consacrer à temps plein à ses polars. Alors qu’il avait annoncé la fin de Gunther après la publication de la trilogie, il lui consacre de nouvelles aventures à partir de 2006 (Hôtel Adlon, La dame de Zagreb). C’est un auteur à découvrir pour ceux qui ne l’auraient pas encore fait.
Les lieux : Berlin, Allemagne, Autriche.
L’histoire : Bernie Gunther était inspecteur de police depuis 1922 et avait à son actif des arrestations retentissantes telle celle de Gormann, un étrangleur de femmes. L’ambiance délétère qui commence à se répandre à la Kripo le fait démissionner car n’étant ni nazi, ni communiste il craint de se faire éjecter de mauvaise façon. Il devient enquêteur privé à son compte et ne manque pas d’affaires, dans ces temps troublés beaucoup de monde disparait.
Pendant que se préparent les Jeux olympiques de 1936 il est abordé un soir en sortant de sa voiture par un collaborateur du riche industriel de la branche de l’acier, Hermann Six qui veut lui confier une enquête. Sa fille unique Grete et son mari sont retrouvés morts dans leur appartement dévasté par un incendie. De plus un collier de grande valeur qui était enfermé dans un coffre-fort a disparu. Paul Pfarr, le mari de Grete, était avocat et SS-Hauptsturmführer. Pas étonnant que la Gestapo se mêle de l’enquête surtout quand elle remonte jusqu’à Hermann Göring, Reinhard Heydrich et Artur Nebe…
Mon avis : le personnage de Bernie est complexe, ne soutenant pas le régime national socialiste qui monte en puissance il est toutefois préoccupé de sauver sa peau, ce qui l’amène à fréquenter la gente nazie, contraint et forcé. Cette préoccupation vitale ne va faire évidemment que progresser tout au long de la trilogie. Jusqu’où résister ? quelquefois c’est impossible. Pour le reste Bernie est amateur de femmes et de boissons fortes, ce qui donne des passages à haute connotation érotique. Il nous fait découvrir avec force détails la géographie de la ville de Berlin, ce qui rend le roman très vivant. La vie quotidienne en Allemagne avec les difficultés de logement, la presse muselée, et les persécutions des Juifs depuis 1933 sont autant de sujets sérieux. Le pouvoir nazi fait tous les efforts possibles pour cacher tout cela aux visiteurs qui vont venir aux J.O. Voilà la toile de fond de ce roman très réussi.
Pour résumer : vous aurez compris que l’aspect historique est tout aussi important que l’intrigue policière.
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