Le Monde des hommes (Buru Quartet 1) de Pramoedya Ananta TOER

lemonde des hommes
512 pages – 24.50 €

Parution : écrit en 1975 sous le titre Bumi Manusia. Traduit pour la première fois en français (de l’anglais) par Michèle Albaret-Maatsch en 2001 chez Rivages. Cette présente édition chez Zulma a été traduite de l’indonésien par Dominique Vitalyos en janvier 2017 d’après la traduction initiale. A ce jour pas de version poche.

Le genre, le style : fresque historique et romanesque ayant pour cadre les Indes néerlandaises à la fin du XIXe siècle. Le narrateur est le personnage principal, largement inspiré de l’histoire personnelle de l’auteur.

L’auteur : Pramoedya Ananta Toer est né en 1925 sur l’île de Java. Il a été emprisonné par le gouvernement colonial hollandais de 1947 à 1949. En 1965, accusé de sympathies procommunistes sous la dictature de Suharto, il est envoyé au bagne sur l’île de Buru, le goulag des mers du Sud, dont il sort en 1979, sous la pression internationale. Jusqu’à la fin de sa vie, en 2006, il est surveillé et systématiquement censuré.pramoedya ananta toer
L’œuvre de Pramoedya Ananta Toer est considérable – plus de cinquante romans, nouvelles et essais, traduits dans près de quarante langues. Avec le Monde des hommes s’ouvre le Buru Quartet, son chef-d’œuvre publié dans son intégralité en quatre volumes.

Les lieux : l’île de Java (Indonésie).

L’histoire : C’est une longue et belle histoire que « Pram » racontait à ses compagnons de détention sur l’île de Buru. Une histoire aventureuse et romanesque, une histoire politique aussi, qui nous emmène à Surabaya, en Indonésie, en 1898.
Minke, indigène, d’abord élève de la HBS (école réservée aux blancs et aux métis) et jeune journaliste brillant et curieux de tout, y croise le destin d’Ontosoroh, la nyai, concubine d’un riche colon hollandais. Il tombe amoureux de sa fille la délicate Annelies, née du concubinage avec Herman Mellema. Pris entre deux cultures, celle de ses parents et celle des colons dont il admire les professeurs néerlandais, ses articles plaisent aux lecteurs mais, écrits en néerlandais, ils sont inaccessibles à ses compatriotes. Doit-il écrire en malais, il ne le parle ni ne l’écrit ?
Minke et Ontosoroh sont javanais, idéalistes et ambitieux, tous deux rêvent d’une liberté enfin conquise contre un régime de haine et de discrimination, celui des Indes néerlandaises. Deux personnages extraordinaires, aussi attachants que singuliers – au regard d’un monde qui mûrit sa révolution.

Mon avis : vous l’aurez compris, le Monde des hommes est plus qu’un roman, c’est un monument. La construction classique du roman, il est nourri des écrivains européens du 19e siècle, rappelle Victor Hugo ou Tolstoï. C’est un grand roman d’aventure avec de très beaux personnages et une belle puissance romanesque. Il mêle grande histoire et destins personnels. La question raciale est posée, comme dans toutes les colonies la place des indigènes, des métis et des « tout blancs » génére une injustice qui ne demande qu’à être combattue et qui va mener à la révolte puis à l’indépendance.

Pour résumer : idéal pour découvrir la littérature indonésienne qui n’est pas beaucoup traduite. Ce premier volet passionnera et séduira tout le monde, sans exception.

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