
Parution : en 1972 en Finlande sous le titre Sommarboken, en 1978 aux éditions Albin Michel et au Livre de poche en 2014 avec une 4e réédition en 2016.
Traduction du suédois (elle est Finlandaise mais appartient à la minorité parlant le suédois) par Jeanne Gauffin
Le genre, le style : roman d’apprentissage délicat et sensible évoquant les moments passés entre une grand-mère et sa petite-fille.
L’auteur : Tove est née le 9 août 1914 et morte le 27 juin 2001 à Helsinki. Après des études d’art de 1930 à 1938 à Stockholm, Helsinki puis aux Beaux-Arts à Paris, elle devient peintre, écrivain, illustratrice, dessinatrice de BD. Auteur de renom dans les pays scandinaves, elle est aussi connue dans le monde entier pour ses ouvrages pour enfants (dont la célèbre série des Moumines).
Les lieux : une petite île dans le Nyland oriental (Finlande).
L’histoire : Observer les oiseaux sauvages, écrire un livre sur les vers de terre ou guetter les marins de passage, tel est le quotidien de la petite Sophie, qui passe ses vacances d’été sur une île du golfe de Finlande avec sa grand-mère. Une femme hors du commun, à la fois douce et espiègle, qui fume
en cachette, jette sa canne pour prendre un bain de mer, et construit Venise avec des boîtes d’allumettes. À mi-chemin du rêve et de la réalité, leurs dialogues complices révèlent l’amour entre une femme qui connaît profondément la vie, et une enfant avide de la connaître.
Mon avis : pas d’intrigue, ni de suspense dans ce petit livre, n’attendez pas qu’il se passe quelque chose. Il n’y a que des moments partagés entre une grand-mère, sa petite fille et un père seulement esquissé de-ci de-là, on comprend que la mère de la petite est morte. Le texte est découpé en courts chapitres Le bain matinal, La forêt magique, Le canard à longue queue, La visite, Au mois d’août, etc.
Le quotidien des deux protagonistes est aussi rude que le climat de l’ile, elles partagent des moments tendres et d’autres plus râpeux, Sophie se mesure à cette grand-mère fantasque qui ne s’en laisse pas compter. La fragilité de l’une et de l’autre est présente partout, on comprend que la grand-mère flirte avec la mort, et que Sophie s’endurcit pour débuter sa vie.
Pour résumer : C’est un livre qui peut se lire à tous les âges, les plus âgés ressentiront des émotions plus sombres, et les plus jeunes se sentiront proches de cette petite fille solaire. Un livre qui m’a fait penser à celui de Jean-Luc Cattacin A travers ciel. De la poésie mais un grain de dinguerie en plus !