Etranges loyautés de William MCILVANNEY

 

étranges loyautés
400 pages – 9 € –

Parution : le troisième volet de la trilogie des enquêtes de Laidlaw paraît en 1992 dans la première édition française aux éditions Rivages, dernière édition chez Rivages Noir (poche) en 2015
Traduction de l’anglais (Ecosse) par Freddy Michalsky.

 

Le style, le genre : roman noir un peu différent des deux premiers volets puisque focalisé sur l’entourage proche de Laidlaw, et ses racines familiales. Plus introspectif.

L’auteur : William est né en novembre 1936 en Écosse à Kilmarnock. Son père était mineur et souhaitait pour son fils une éducation de haut niveau dont lui-même n’avait pu bénéficier. William a obtenu ses diplômes de lettres à l’université de Glasgow et en 1960 il commence à enseigner dans un établissement d’une petite ville écossaise, avant de partir en 1970 à l’université de Grenoble pour y enseigner l’anglais pendant quelques années.
Il publie des romans dès 1966 mais c’est en 1975 qu’il se consacre totalement etMcIlvanney uniquement à l’écriture après le succès de son roman Docherty, un roman social sur la vie des mineurs… Il est surtout connu en France pour ses romans policiers, moins pour ses nouvelles et sa poésie. La triMcIlvanney 2logie (finalement devenue une tétralogie), dont Laidlaw est le premier volume, parait entre 1977 et 1991 avec ensuite Les papiers de Tony Veitch (1983), Étranges loyautés (1991) et Big man (1985) qu’il faut lire en dernier.
Il est mort le 5 décembre 2015.

Les lieux : en Ecosse, à Glasgow et dans la région de Graithnock (ville imaginaire à une trentaine de kilomètres de Glasgow).

L’histoire : Jack Laidlaw est un enquêteur habitué à toutes les affaires sordides et confronté à la mort quotidiennement, mais cette fois-ci c’est son frère Scott qui est décédé il y a un mois renversé par une voiture à 38 ans. Rien ne vient dire qu’il s’agit d’un crime mais Jack veut comprendre ce qui s’est passé, tout simplement parce que c’est son frère, parce que c’est son passé qui ressurgit avec ses rêves de jeunesse et ses fêlures.
« Une fois encore. Je me mis à pleurer. Il y avait près d’un mois qu’il en était ainsi. La journée commençait par les larmes. Les autres faisaient peut- être de l’exercice, qui sait ? Moi, je pleurais. Rien de bien dramatique, pas de grands sanglots déchirants. Rien que des larmes, paisibles, sans remords. Elles ne voulaient plus me lâcher. Un bon point pour elles, cependant : elles ne duraient pas bien longtemps. Au bout de quelques minutes elles cessèrent. Je m’essuyai le visage de la main et me levai. Au moins le jour était-il venu, à savoir aujourd’hui, où j’avais décidé de faire quelque chose pour mes larmes. »
Il pose une semaine de congés, sa quête va le conduire à travers l’Ecosse de son enfance, Selkirk, Hawick jusqu’à la ville imaginée par l’auteur. Evidemment l’affaire va prendre une tournure criminelle, d’autant plus que Dan Scoular, Big Man, est parti un matin et n’est jamais revenu. Un chauffard l’a aussi écrasé sur la route. Je n’en dis pas plus.

Mon avis : c’est mon volume préféré dans la trilogie car il est au plus près du personnage. Après être entrés au long des deux premiers volumes dans l’univers de Jack, le monde de la pègre de Glasgow et les êtres malmenés par la vie, on sent dans ce roman l’aboutissement d’une œuvre. Jack est ainsi fait : pas forcément sympathique, un mal de vivre omniprésent, une relation amoureuse après son divorce pas sereine, la perception entre ce qui est bien et mal… fluctuante, une hypersensibilité sociale, un comportement pas toujours compréhensible par ses collègues flics. On ne peut s’empêcher de rapprocher Jack du flic de Mankell, Wallander. C’est pourquoi l’aspect criminel n’est pas le seul ressort de ce polar noir.

Pour résumer : je ne peux que vous conseiller cette trilogie noire, à laquelle s’est rajouté un nouvel opus Big Man que je n’ai pas encore lu.

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