Parution : à partir de 1980 aux États-Unis, 1982 en France aux Presses de la Cité jusqu’en 2011 pour le 6^e et dernier volume. En poche chez Pocket le roman est en 9 volumes. Traduction de l’anglais (américain) par Philippe Rouard (vol.1), Catherine Pageard (vol.2), Renée Tesnière (vol.3), Alexis Champon (vol.4 et 5), Jacques Bommarla (vol. 6)

Le style, le genre : roman historique ambitieux, documenté, avec quelques fantaisies mais largement adoubé par les archéologues et anthropologues. L’héroïne principale est Ayla jeune « cousine de Cro-Magnon » parachutée par accident chez les derniers Néanderthaliens.

L’auteure : d’origine finlandaise Jean Auel est née le 18 juillet 1936 à Chicago aux États-Unis. Détectée comme HPI elle fait des études brillantes et travaille dans une grande entreprise d’électronique de Portland. Mère de 5 enfants, elle décide à 40 ans de quitter son emploi qu’elle ne trouve pas assez stimulant. En attendant d’obtenir un poste correspondant à ses exigences, elle se met à écrire une nouvelle consacrée à l’histoire d’une femme de la préhistoire. C’est le début d’une formidable aventure éditoriale qui a eu un succès énorme dans le monde entier.

Les lieux : l’Europe, au cours de la dernière période glaciaire. L’Homo sapiens cohabite avec l’homme de Néandertal, nous sommes entre la fin du Moustérien, l’Aurignacien et le début du Gravettien.

L’histoire : Il y a 35 000 ans, une longue période glaciaire s’achève et la Terre commence à se réchauffer. L’homme s’est peu à peu dégagé de la bête et il apparaît à peu près tel qu’il est aujourd’hui. Il connaît l’outil, le feu, le vêtement. Il fabrique des armes pour chasser, aménage des grottes pour s’abriter. Dans le chaos de la nature, il est parvenu à créer un peu d’harmonie. En ces premiers temps du monde, Ayla, une fillette de 5 ans, échappe à un tremblement de terre et se sort des griffes d’un lion des cavernes pour se réfugier auprès d’un clan étranger. On l’adopte. Très vite, les gestes et les paroles d’Ayla suscitent l’étonnement et l’inquiétude.

Mon avis : je n’attends pas d’avoir lu l’entièreté de l’œuvre pour vous faire partager mon enthousiasme (je suis en train de lire le 3^e). Ayant eu une formation de préhistorienne comme vous l’avez peut être lu dans l’ « à propos » du blog, j’étais un peu sceptique et j’étais à peu près sûre d’avoir affaire à un « préhistoire Land » pendant mes années en librairie. C’est au hasard que je dois d’avoir commencé à lire le tome 1 trouvé dans une boîte à livres (vive les boîtes à livres) et de n’avoir rien d’autre sous la main à ce moment-là…

De prime abord j’ai été rassurée par la préface de Jean-Philippe Rigaud, ancien directeur du Centre National de Préhistoire qui a accueilli l’auteure sur les différents sites préhistoriques français avec scepticisme d’abord et qui a finalement reconnu l’extrême sérieux de ses recherches (reprise d’études en préhistoire, contacts avec les acteurs de toutes les disciplines : paléoanthropologues, palynologues, ostéologues, préhistoriens des plus grandes universités, préhistoriens de terrain (archéologie expérimentale), etc.).

Et puis j’ai commencé à lire et là arrive ce moment magique où vous êtes emporté par l’atmosphère, l’histoire et vous n’avez plus qu’une envie : continuer de lire.

La rencontre des néanderthaliens et des peuples plus évolués a réellement eu lieu, nous savons aujourd’hui qu’en chacun de nous existent des gênes de Néandertal (3 %). (si vous voulez en savoir plus). Certes la romancière brode parfois, fait des ellipses mais globalement c’est un roman historique sérieux, les petites entorses à ce que nous connaissons concernent la genèse des langues, les cultes des déesses, la monte des chevaux, la phonation limitée des Néandertaliens, la couleur de peau, les épidémies, etc. peu de choses finalement.

Pour résumer : à lire absolument ou offrez-le à des jeunes qui trouveront peut être comme le dit J. P. Rigaud de quoi nourrir le désir « d’explorer notre lointain passé ».